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Le saviez-vous ? Chorus Portail Pro - Mémoires de frais de justice et demandes de remboursement TICPE

 

Les factures électroniques représentent la plus grande partie du volume des documents transmis par le portail de services Chorus Pro.

Néanmoins, le portail est également le point d’entrée pour le dépôt :

  • Des mémoires de frais de justice, à partir desquels les prestataires de justice demandent le paiement des prestations réalisées pour le compte du Ministère de la Justice ;
  • Des demandes de remboursement partiel de la taxe intérieure de consommation des produits énergétiques (TICPE), auquel peuvent prétendre les entreprises effectuant des travaux agricoles éligibles.

 

Chorus Portail Pro a été le premier portail permettant le dépôt de ces documents par voie dématérialisée et leur réception par les services instructeurs des mémoires/demandes dans l’outil Chorus Formulaires.

Ouvert en avril 2014 pour les mémoires de frais de justice avec un pilote mené auprès de trois cours d’appel, l’usage de l’outil a été généralisé pour l’ensemble des cours d’appel au mois de juin 2015.

Toujours en juin 2015, Chorus Portail Pro ouvre le dépôt des demandes de remboursement pour sept départements, périmètre élargi à vingt départements en mai 2016.

Chorus Portail Pro est retiré de la production en décembre 2017 et ses fonctionnalités intégrées à Chorus Pro qui assure la généralisation du dépôt dématérialisé des demandes de remboursement TICPE à partir du mois de juin 2018.

Pour rappel, Chorus Pro a également repris les fonctionnalités de facturation assurées en premier lieu par le portail Chorus Factures. Pour en savoir plus, cliquez ici : https://communaute.chorus-pro.gouv.fr/chorus-factures-lancetre-de-chorus-pro-deja-10-ans/

Facturation électronique : communauté des Relais

 

Une réunion de la « communauté des Relais » s’est tenu à Bercy le 14 septembre dernier et a rassemblé près de 500 représentants du monde de l’entreprise et candidats à la phase pilote du projet Facturation Électronique pour réaliser un état des lieux du projet, suite au communiqué de presse du 28 juillet 2023 annonçant le report de l’entrée en vigueur de la réforme.

En préambule aux échanges, DGFiP et AIFE ont restitué la composition du panel d’entreprises ayant candidaté à la phase pilote, soit 1 313 entreprises issues de tous les secteurs d’activité et représentant tous les modes d’usage prévus du dispositif de facturation.

Dans la foulée de la présentation du panel pilote, les participants ont pu ensuite librement échanger avec le DGFiP et l’AIFE autour du devenir du projet à très court terme. Dans une optique de transparence, le groupement en charge de la réalisation de la solution a également témoigné de ses travaux en cours.

Le 18 octobre, une réunion s’est tenue spécifiquement avec les chefs d’équipe ayant candidaté au pilote.

À quelles applications donnent accès les habilitations ?

Le portail de services Chorus Pro met à disposition de nombreuses fonctionnalités pour ses utilisateurs (émission de factures, de mémoires de frais de justice, d’engagements…). Ces fonctionnalités sont regroupées en domaines généraux (organisation, facturation, commandes…). Chacune d’entre elles fait l’objet d’applications dédiées pour lesquelles les comptes utilisateurs doivent avoir des droits d’accès, c’est-à-dire des habilitations.

 

1. Les habilitations aux applications et les droits en consultation/modification

 

Les applications dans le tableau ci-dessous peuvent être attribuées avec des habilitations en consultation. Un utilisateur habilité en consultation sur une application peut uniquement visualiser les documents qui ont été produits dans l’application. Pour pouvoir produire de nouveaux documents ou modifier des documents existants de l’application, le compte utilisateur devra disposer d’une habilitation en modification. Par défaut, les utilisateurs rattachés à une structure disposent des droits en consultation et en modification pour chacune des applications présentes dans le tableau.

 

DomaineApplicationDescriptionAccessible aux structures
CommandeEngagementPermet aux structures publiques d'émettre des engagements et aux structures réceptrices de traiter les commandes reçuesPubliques et privées
FacturationFactures émisesPermet aux structures privées et publiques d'émettre leurs facturesPubliques et privées
FacturationFactures reçuesPermet aux structures publiques de traiter les factures reçuesPubliques uniquement
FacturationFactures à validerPermet aux titulaires/mandataires de marchés de sous-traitance/cotraitance de valider les factures de leurs sous-traitants/cotraitantsPubliques et privées
FacturationFactures de travauxPermet aux fournisseurs/maîtrises d'œuvre/maîtrises d'ouvrage de gérer les documents de facturation dans le cadre de marchés soumis aux CCAG de travauxPubliques et privées
FacturationFrais de justicePermet aux prestataires de justice d'émettre leurs mémoires à destination des juridictions pour règlement des prestations exercéesPubliques et privées
FacturationRemboursements de taxesPermet aux structures éligibles au remboursement partiel de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) d'émettre leur demande de remboursementPubliques et privées
SupportSollicitations émisesPermet aux structures privées et publiques d'émettre des tickets à destination du support technique ou aux services métiers destinataires d'une facture, d'un mémoire ou d'une demande de remboursementPubliques et privées
SupportSollicitations reçuesPermet aux structures publiques destinataires d'une facture, d'un mémoire ou d'une demande de remboursement de traiter les tickets reçusPubliques uniquement
RaccordementsSuivi des fluxPermet aux structures privées et publiques émettant des flux vers Chorus Pro de suivre l'évolution de leur statutPubliques et privées
CommunicationMes messagesPermet aux structures privées et publiques d'émettre des communications vers d'autres structures et/ou de consulter les communications reçues d'autres structuresPubliques et privées

 

2. Focus sur les applications des domaines "Commande" et "Marché"

 

Les applications indiquées dans le deuxième tableau ci-dessous font l’objet d’habilitations en fonction du type d’acteur impliqué dans une opération. Certaines d’entre elles nécessitent le rattachement de l’utilisateur à un service de la structure pour laquelle il veut agir. Ces applications concernent essentiellement les domaines « Commande » et « Marché ». Les utilisateurs y sont habilités par défaut.

 

DomaineApplicationDroitsDescriptionNiveau de paramétrageAccessibles aux structures
MarchéAvis de publicitéGérerPermet à l'utilisateur d'avoir les droits de gestion des avis de publicité.ServicePubliques uniquement
MarchéAvis de publicitéPréférences gérerPermet à l'utilisateur d'avoir les droits de gestion des comptes annonceur et des données de facturation liées aux avis de publicité.ServicePubliques uniquement
CommandeCertificat de cessibilitéFournisseur gérerPermet aux utilisateurs de type fournisseur de gérer les certificats de cessibilité.StructurePrivées uniquement
CommandeCertificat de cessibilitéFournisseur consulterPermet aux utilisateurs de type fournisseur de consulter les certificats de cessibilité.StructurePubliques et privées
CommandeCertificat de cessibilitéComptable gérerPermet aux utilisateurs de type comptable de gérer les certificats de cessibilité.ServicePubliques uniquement
CommandeCertificat de cessibilitéAcheteur gérerPermet aux utilisateurs de type acheteur de gérer les certificats de cessibilité.ServicePubliques uniquement
CommandeCertificat de cessibilitéCessionnaire gérerPermet aux affactureurs de gérer les créances des fournisseurs.StructurePrivées uniquement

 

3. Focus sur les applications du domaine "Organisation"

 

Les applications du domaine « Organisation » donnent accès à la gestion des structures et des utilisateurs. Ces applications sont accessibles aux utilisateurs des structures publiques et privées. Par défaut, tous les utilisateurs y sont habilités en consultation. L’habilitation en modification est automatique pour l’utilisateur qui crée une structure, lequel est nommé gestionnaire principal (GP). Le gestionnaire principal peut donner à d’autres utilisateurs l’habilitation en modification des applications du domaine « Organisation » pour qu’ils puissent modifier sa structure et les rattachements et habilitations de l’ensemble de ses utilisateurs.

 

DomaineApplicationsDroitsDescriptionAttribution par défaut
OrganisationStructures et utilisateursOrganisation consultationPermet aux utilisateurs de consulter les informations sur le paramétrage des structures auxquelles ils sont rattachés, ainsi que sur les autres utilisateurs rattachés.Oui
OrganisationStructures et utilisateursOrganisation modificationPermet aux utilisateurs de gérer le paramétrage des structures auxquelles ils sont rattachés, ainsi que les habilitations des autres utilisateurs rattachés.Non

 

En conclusion, les utilisateurs rattachés à une structure disposent par défaut des habilitations à la quasi-totalité des applications proposées par le portail de services. Chaque organisation peut adapter les habilitations aux usages de ses utilisateurs par le biais des utilisateurs disposant du profil « Organisation modification ». Ceux-ci peuvent gérer les habilitations des utilisateurs de la structure depuis le domaine « Organisation », application « Utilisateurs ».

 

Facturation électronique : un nouveau calendrier

Suite au communiqué de presse du 28 juillet 2023 annonçant le report de l’entrée en vigueur de la réforme, un amendement au projet de loi de finances pour 2024 a été déposé pour jeter les bases du nouveau calendrier de déploiement de la facturation électronique et du e-reporting. L’obligation d’émettre des factures électroniques se déploierait à compter :

  • du 1er septembre 2026 pour les grandes entreprises et les entreprises de taille intermédiaire, toutes les entreprises étant tenues de les recevoir à la même date ; ◾
  • du 1er septembre 2027 pour les petites et moyennes entreprises et les micro-entreprises.

Pour en savoir plus : https://www.linkedin.com/posts/direction-g%C3%A9n%C3%A9rale-des-finances-publiques_entreprises-tpe-pme-activity-7120718096205508608-H26T?utm_source=share&utm_medium=member_desktop

 

Nous aurons bien entendu l’occasion de revenir plus en détail sur ce nouveau calendrier dans de prochaines newsletters.

 

Ce sujet est évidemment au cœur des évènements auquel participe l’AIFE comme la dernière réunion de la « communauté des Relais » qui s’est tenue à Bercy le 14 septembre dernier, ou le 78e congrès de l’ordre des experts-comptables, qui s’est tenu du 27 au 29 septembre 2023 à Montpellier et durant lequel l’AIFE et la DGFiP ont été présents pour échanger directement avec de très nombreux experts-comptables sur le sujet, ou bien encore le prochain salon des Maires et des collectivités locales qui se tiendra du 21 au 23 novembre prochain à Paris et pour lequel l’AIFE sera présente sur le stand du Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique.

 

Pour bien comprendre les enjeux et l’articulation de cette importante réforme, il est également très important de la remettre en perspective de réformes similaires, passées, présentes et futures, partout dans le monde, et pas seulement en Europe. Le témoignage de Christiaan Van Der Valk, l'un des experts européens les plus reconnus dans ce domaine est très éclairant sur le sujet.

 

Mais cette newsletter, destinée à tous les utilisateurs actuels de Chorus Pro, est aussi l’occasion de rappeler leur diversité avec notamment deux usages particuliers mis ce mois en exergue :  les mémoires de frais de justice et le remboursement partiel de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques pour les agriculteurs, usages rappelés plus en détail dans cet article.

 

Bonne lecture à toutes et à tous et surtout n’hésitez pas à nous faire vos remarques et vos suggestions sur cette lettre d’information.

L’équipe éditoriale

Témoignage de Christiaan Van Der Valk - VP Strategy and Regulatory, SOVOS

 

AIFE : « Pouvez-vous présenter vos diverses responsabilités en lien avec le sujet de la facturation électronique ? »

Christiaan Van Der Valk : Au sein de Sovos, je suis responsable de la stratégie pour nos solutions dans le domaine de la « tax technology » (technologie fiscale) et ses aspects réglementaires. Sovos est un éditeur de logiciels spécialisé dans la transformation numérique et la conformité de la fiscalité. Nous sommes présents dans de nombreux pays dans le monde et un des leaders de la facturation électronique, notamment en Amérique latine et en Europe. Sovos est candidat PDP en France dans le cadre de l’obligation de facturation électronique interentreprises.

Au-delà de Sovos, j’ai aussi de nombreuses fonctions et responsabilités au sein de diverses organisations. Je fais notamment partie des créateurs - il y a une douzaine d’années - et je suis membre du comité exécutif, de l’association professionnelle européenne EESPA, qui représente les principaux éditeurs et opérateurs de dématérialisation en Europe. EESPA compte actuellement une centaine de membres. J’y suis également président du groupe de travail sur les politiques publiques et la conformité.

Pour en savoir plus : https://www.eespa.eu/work-groups/public-policy-and-compliance

 

AIFE : « La généralisation de la facturation électronique interentreprises a démarré il y a plus de 20 ans en Amérique du Sud, bien avant l’Europe. Aujourd’hui quels sont les grands modèles d’organisation de la généralisation de la facturation électronique dans le monde ? »

Christiaan Van Der Valk : Le sujet est complexe, car la notion même de facturation électronique n’est pas partout la même. Les premiers pays s’étant investis sur le sujet sont en effet les pays d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud. Mais leur préoccupation était uniquement fiscale (ce qu’on appelle dans la réforme en France le e-reporting), mais ils ne sont pas intéressés à l’échange automatisé des factures entre fournisseurs et acheteurs. Donc on ne peut pas réellement parler de facturation électronique, telle qu’on l’entend en Europe, car dans ces pays, les factures continuent majoritairement d’être des pièces jointes échangées par mail, ce qui ne se prête pas facilement à l’automatisation des processus métier ! Qui de plus est, ce qui domine en Amérique latine est le modèle dit « Clearance » qui est non seulement un modèle purement fiscal, mais aussi très interventionniste avec une administration fiscale qui contrôle et même approuve l’envoi des factures en temps réel, avant même que le fournisseur ne puisse l’envoyer à son client.

Si l’on suit la chronologie, le modèle suivant a émergé ensuite en 2014 en Turquie, ce qui est assez peu connu, avec un modèle complètement centralisé, où l’échange de la facture, non impacté par la législation en Amérique du Sud, est réalisé obligatoirement via la plateforme étatique. En Turquie il n’est pas possible d’échanger une facture entre un fournisseur et un client via un opérateur privé. Tout passe obligatoirement par leur plateforme publique de facturation. C’est ce qu’on appelle le modèle en « X » ou modèle centralisé. Et c’est véritablement ce modèle turc qui a ensuite inspiré d’autres pays européens, et en tout premier lieu l’Italie qui a perfectionné ce modèle en étendant leur plateforme initiale de facturation entre entreprises et secteur public (équivalent de l’actuel Chorus Pro français) qui existait précédemment.

Force est de constater que ce modèle totalement centralisé autour d’une plateforme publique, dit en X, reste à ce jour le modèle le plus répandu au sein des pays européens. C’est le cas par exemple de la Pologne ou de la Roumanie.

Ces logiques très étatiques, que ce soit en Amérique du Sud ou dans de nombreux pays européens, s’expliquent très simplement par le fait que le moteur initiateur de ces réformes est l’administration fiscale, dans un contexte et un but premier de lutte contre la fraude à la TVA.

En France, le premier objectif de la réforme de l’obligation de la facturation électronique interentreprises est le même, mais le modèle choisi pour la mettre en œuvre est un peu différent. Il s’agit du modèle dit « en Y », qui est en fait une extension du modèle en X, avec une plateforme publique de facturation (dite PPF), mais aussi, et c’est là qu’est la différence majeure avec le modèle en « X », la possibilité d’envoyer des factures via des opérateurs privés, les fameux PDP (Plateforme de Dématérialisation Partenaire) et non pas uniquement via la PPF.

Dernier modèle issu d’un objectif différent orienté vers les gains économiques de l’automatisation des flux de facturation électronique interentreprises et non vers des objectifs fiscaux, le modèle dit « 4 corners » dont Peppol est l’exemple le plus important. L’approche ici est totalement décentralisée et permet à chacun de se connecter à un opérateur (nommé « point d’accès ») unique de son choix, interconnecté avec les autres opérateurs. Ce modèle est surtout poussé par les pays asiatiques ainsi que dans les pays d’Europe du Nord.

La France se situe clairement entre ces deux modèles (en X et « 4 corners »), partageant à la fois des objectifs fiscaux et économiques.

 

 

AIFE : « Quel est pour vous le modèle idéal, le modèle d’avenir ? »

Christiaan Van Der Valk : Le modèle dit « 5 corners » ! Le modèle « 5 corners » est basé sur le modèle 4 corner (ex principal Peppol), décentralisé auquel on ajoute, puisqu’on a toutes les données pour le faire, le e-reporting auprès de l’administration fiscale par les points d’accès.

 

 

AIFE : « Vous parlez de Peppol comme d’un modèle idéal, pourtant, en dehors sans doute de l’Europe du Nord, Peppol n’a absolument percé à ce jour ? »

Christiaan Van Der Valk : Ces 20 dernières années, la facturation électronique interentreprises s’est principalement développée, sous l’impulsion des administrations fiscales nationales, autour de plateformes étatiques – soit pour du e-reporting avec « clearance », soit allant plus loin en mettant l’administration fiscale au milieu des flux interentreprises. C’est la raison pour laquelle Peppol n’a pas vraiment percé, car ce modèle ne répond pas en premier lieu à l’objectif premier de lutte contre la fraude fiscale. Dans les pays où des modèles en X (comme l’Italie) ou en Y (comme la France), le modèle ne devrait pas en effet changer de façon majeure. C’est trop tard. Mais je pense toutefois que la révolution Peppol en Europe vient juste de commencer certains pays ne voulant pas que chacun des 27 pays gère son propre modèle, sa propre plateforme. La Belgique, l’Allemagne et l’Espagne vont probablement commencer avec un modèle décentralisé suivant ou fortement inspiré par le modèle Peppol. Mais dans la réalité, je pense que l’avenir sera hybride avec Peppol permettant de faire le lien entre les différents modèles, les différentes plateformes de chaque pays, voire au sein d’un pays, par exemple pour faciliter l’interopérabilité entre les PDP (Plateformes de Dématérialisation Partenaire) en France.

 

 

AIFE : « A-t-on des chiffres sur le taux de facturation électronique moyen dans le monde ou en Europe, ainsi que du nombre de factures traitées au total ? »

Christiaan Van Der Valk : Il existe bien entendu des études, des chiffres. Mais la grande difficulté est que d’un pays à l’autre, d’une région du monde, la définition même de la notion de facturation électronique n’est pas du tout la même. Il est donc très compliqué, voire impossible, de donner une vision chiffrée objective. Néanmoins, les études les plus sérieuses, issues principalement du cabinet Billentis, spécialisé dans ce domaine, estiment qu’il y a environ 200 milliards de factures échangées dans le monde par an, dont environ 40 milliards en Europe.

Autre chiffre, moins de 20% des factures échangées en Europe seraient aujourd’hui en format électronique. 80% seraient donc encore des factures papier. Si on enlève les pays nordiques et l’Italie qui sont bien plus avancés ou pour qui la facture électronique est déjà obligatoire, je pense qu’on tombe en dessous de 5% en Europe.

Tous ces chiffres, qui ne sont à prendre que comme des ordres de grandeur, montrent dans tous les cas clairement une chose : sans obligation réglementaire, la facture électronique ne se généralisera pas toute seule, à l’exception de quelques secteurs d’activités sous l’impulsion de grandes entreprises avec leurs fournisseurs.

 

 

AIFE : « Pourriez-vous nous expliquer ce qu’est VIDA dont on entend de plus en plus parler ? C’est quoi, c’est pour quand et cela s’imposera à qui ? »

Christiaan Van Der Valk : VIDA (qui signifie « VAT - c’est-à-dire la TVA en anglais – in the Digital Age ») est un projet de la Commission européenne qui vise à modifier la directive sur la TVA dans le but de la moderniser et de mieux lutter contre la fraude à la TVA. Ce projet de directive a pour but de pousser les états membres à adopter la facturation électronique et le e-reporting, ce qui a déjà été lancé en France dans le cadre de l’obligation de facturation électronique interentreprises.

Il y a deux dates clés à retenir (et qui ne sont pas encore définitives) :

  • 2024 : préparation du projet avec ce que je qualifierai d’une libéralisation de la facturation électronique avec notamment la suppression de l’obligation pour les États membres de demander une dérogation à l’Europe pour la mise en place de la facturation électronique (ce que la France ou l’Italie par exemple ont dû faire) ;
  • 2028 : la date la plus importante, obligation des États membres d’avoir imposé la facture électronique dans toutes les transactions intracommunautaires (entre pays) avec un e-reporting associé vers son État membre. Il est possible que cet objectif soit repoussé à 2030 voire 2032, car rien n’est encore acté. La directive VIDA est encore à l’état de projet et les pays sont encore en pleine négociation.

Par contre, il est à noter que VIDA n’instaurera aucune obligation de facturation électronique interne à un pays de l’Union européenne, la Commission européenne n’en a tout simplement pas le pouvoir de l’imposer. Seules les transactions intracommunautaires seront concernées directement.

 

Mais VIDA introduit d’autres mesures très importantes et même assez radicales avec la définition nouvelle de la notion de facture qui devra être structurée. En d’autres termes, les factures au simple format PDF, qui doivent représenter 80% des factures électroniques aujourd’hui en Europe, ne seront plus reconnues comme un format valable de facture électronique ! Et ce changement va même plus loin, car la définition même d’une facture devrait devenir en 2028 par essence une facture électronique, donc structurée. Les Pays qui souhaiteront continuer à accepter des factures papier ou PDF devront donc légiférer pour les accepter, car la définition de base de la facture, au niveau européen, deviendra par défaut, une facture électronique structurée ! La Commission européenne souhaite donc siffler de fait la fin des factures PDF simple, mais de façon plus radicale la fin aussi des factures papier, du moins dans les échanges interentreprises (B to B) ou avec la sphère publique (B to G), les échanges dits B to C (entre entreprises et particuliers) n’étant pas concernées par cette réforme.

Évènements à venir

L'AIFE sera présente au Salon des Maires et des collectivités locales qui aura lieu du 21 au 23 novembre 2023 Porte de Versailles à Paris. Les participants pourront se rendre au stand du Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. Nos équipes répondront à leurs questions pendant les trois jours de l'évènement, en particulier sur l'impact de la mise en place du Portail public de facturation (PPF) pour les collectivités qui gèrent actuellement les factures de leurs fournisseurs avec Chorus Pro.

 

Notre équipe accompagnement continue de dispenser des formations en ligne à destination des utilisateurs du portail de services pour les entités publiques et privées.

Les thématiques suivantes seront abordées en cette fin d’année 2023 :

  • Lundi 13 novembre à 14h30 : Comment traiter les factures reçues et émettre des factures vers une autre entité publique sur Chorus Pro.
  • Jeudi 16 novembre à 14h30 : Gérer les factures de travaux sur Chorus Pro pour les maîtrises d’ouvrage.
  • Mardi 21 novembre à 14h30 : Répondre à des consultations publiques avec le e-DUME.
  • Mardi 5 décembre à 14h30 : Comment créer mon compte utilisateur et déposer mes factures sur Chorus Pro (entreprises).
  • Jeudi 7 décembre à 10h00 : Comment saisir mon mémoire de frais de justice sur Chorus Pro.
  • Lundi 11 décembre à 14h30 : Gérer les structures et les utilisateurs (pour les entreprises).
  • Mardi 19 décembre à 10h00 : Gérer les factures de travaux sur Chorus Pro pour les fournisseurs.
  • Jeudi 21 décembre à 14h30 : Gérer les factures de travaux sur Chorus Pro pour les maîtrises d’œuvre.

Vous pouvez d’ores et déjà vous inscrire à ces formations sur notre rubrique dédiée sur la Communauté Chorus Pro (dates et inscriptions). Vous pourrez par ailleurs y consulter dès maintenant les enregistrements des webinaires et supports de formation mis à disposition.

 

Les évènements à venir

Les webinaires sur l’utilisation de Chorus Pro (dates et inscriptions

Retrouvez les enregistrements des webinaires au niveau des espaces d'inscription des thématiques.

 

  •  Comment se connecter à Chorus Pro et gérer les paramètres des entités publiques

  05 septembre

  • Comment saisir  mon mémoire de frais de justice via Chorus Pro

05 septembre

  • Comment traiter les factures reçues et émettre des factures vers une autre entité publique sur Chorus Pro

12 septembre

  • Gérer les factures de travaux sur le portail de services Chorus Pro pour les MOA

15 septembre

  • Répondre à des consultations publiques avec le e-DUME

19 septembre

 

78ème congrès de l’ordre des experts-comptables, du 27 au 29 septembre 2023 à Montpellier : un évènement majeur pour la facturation électronique interentreprises, l’un des Trois thèmes du congrès étant « la facturation électronique et au-delà ».

 

La DGFiP et l’AIFE seront présentes les 3 jours de ce congrès afin de répondre à toutes les questions que se posent les experts-comptables, et à travers eux les centaines de milliers d’entreprises qui sont leurs clients.

 

Pour en savoir plus : https://congres.experts-comptables.com/

 

 

Où trouver la documentation pour les prestataires de justice?

Pour toutes les prestations réalisées à compter du 31 décembre 2020, les prestataires de justice disposent d’un délai d’un an à compter de l’achèvement de la mission pour adresser le mémoire de frais de justice à la juridiction compétente via Chorus Pro.

Une documentation est mise à disposition pour vous faciliter ces démarches.

Retrouvez la documentation sur la communauté Chorus Pro de trois façons :

  • En indiquant directement dans votre navigateur l’adresse https://communaute.chorus-pro.gouv.fr/;
  • En cliquant sur le bandeau de gauche sur la page Chorus Pro. Vous serez redirigé vers la documentation spécifique, en lien avec les fonctionnalités qui s’affichent sur le portail de services Chorus Pro ;
  • En cliquant sur le « i » en haut à droite de votre page Chorus Pro lorsque vous êtes sur le point de saisir un mémoire de frais de justice.

 

Une fois sur la communauté, cliquez sur « Factures et demandes de paiement ».

Le bloc « Mémoire de frais de justice » présente les informations utiles au dépôt d’un mémoire. Les liens les plus fréquents sont mis en avant, mais des ressources supplémentaires sont disponibles dans la partie « Voir tous les documents ».

Parmi les liens mis en avant, vous trouverez une introduction sur les prestataires de frais de justice sur Chorus Pro, le mode opératoire pour la saisie et la gestion des mémoires, mais aussi les référentiels des tarifs ainsi qu’une foire aux questions.

Sous un autre format, des webinaires sont proposés tous les mois pour vous expliquer en direct la saisie d’un mémoire de frais de justice. Cliquez sur le lien suivant pour découvrir les prochaines sessions : Comment saisir mon mémoire de frais de justice via le portail de services Chorus Pro.

Récapitulatif des spécifications de la facturation électronique

Facturation électronique : Version 2.3 des spécifications externes

Le 31 janvier dernier, la version 2.2 des spécifications externes détaillant la mise en œuvre de la réforme de la facture électronique et du e-reporting a été mise en ligne. Cette version remplace la version de septembre 2022, version « cristallisée » qui permettait de poser les bases des flux, des formats de facture et des modalités d'échanges, tout en introduisant les 1ers exemples de flux pertinents.

À l'issue de cette diffusion, les travaux se sont poursuivis en interne et avec l’écosystème (éditeurs, entreprises) afin de spécifier davantage la description fonctionnelle de la solution et les formats des flux d’échanges. Des précisions et adaptations ont également pu être apportées au regard des évolutions de la norme (codes et extensions) et des cycles de vie des flux traités par le Portail Public de Facturation (annuaire, e-reporting, e-invoicing). À date, les modalités de traitement de 36 cas d’usages principaux (facture payée par un tiers, gestion des notes de débit, factures mixtes …) couvrant B2B1 et B2G2, ont pu être décrites pour faciliter l’appropriation des échanges et des parcours pour l’ensemble des parties prenantes.

Une version 2.3 des spécifications externes sera publiée fin juillet et prendra en compte toutes ces précisions avec une stabilisation du contenu des flux, de nouveaux exemples de fichiers et les swaggers des principales API. Cette version continuera d’être enrichie et mise à jour après sa diffusion en fonction des évolutions de la norme, des retours de l’écosystème et de la prise en compte de nouveaux cas d’usages (selon avis et arbitrage de la DGFiP).

1 Business-to-business, factures entre assujettis à la TVA en France

2 Business-to-government, factures de fournisseurs privés à destination de la sphère publique française

 

La Pologne introduit la facturation électronique à partir du 1er juillet 2024

Transition vers la facturation électronique en Pologne

En Pologne, à partir du 1er juillet 2024, toutes les transactions interentreprises (B2B) dans le pays devront passer par la facturation électronique. Toutes les entreprises assujetties à la TVA sont concernées. Cette décision s'inscrit dans une tendance mondiale et un cadre réglementaire européen visant à moderniser les processus de facturation, à l’instar de pays tels que l’Italie, le Luxembourg (lien sur article précédent), le Mexique (lien sur article précédent) ou bien sûr la France.

 

Un calendrier plusieurs fois bousculé

En 2005, le ministère des Finances a émis une ordonnance établissant les règles et les procédures pour la création et la réception de documents officiels. Cette ordonnance a subi plusieurs modifications au fil du temps, notamment en 2013, afin d'introduire la notion de signature électronique qualifiée, et en 2016, pour harmoniser les réglementations polonaises avec la directive européenne.

Lors du premier projet de loi, une mise en œuvre de l’obligation de la facturation électronique B2B était envisagée et devait entrer en vigueur au mois de janvier 2023.

 

Un premier retard a été communiqué, pour indiquer une échéance finalement au mois d’avril 2023.

 

Puis, second retard annoncé en février 2022 par le ministre des finances polonais, l’échéance est passée alors à janvier 2024, puis finalement à Juillet 2024, soit 18 mois plus tard que prévu initialement.

 

Ces retards étaient dus à la fois à l’attente de l’approbation de l’Union européenne (dans le cadre de la dérogation à différents articles de la directive européenne afin de pouvoir rendre obligatoire la facturation électronique), et à des décisions strictement internes à la Pologne. Suite à diverses consultations des principaux acteurs concernés, des ajustements ont ainsi été apportés au calendrier et à la mise en œuvre du projet.

 

A noter qu’une phase de facturation électronique volontaire, avec le consentement requis du destinataire est en œuvre en Pologne depuis janvier 2022 (après 3 mois de phase de test entre octobre et décembre 2021), afin de permettre aux entreprises volontaires de se préparer à l’arrivée de l’obligation et notamment à l’abandon du format PDF.

 

La plateforme publique nationale de facturation électronique obligatoire, la KSeF (Krajowy Système Faktur)

La plateforme publique KSeF, opérationnelle depuis le 1er janvier 2022 (mais non obligatoire à ce jour) joue un rôle central dans cette transition. Elle a été lancée par le ministère des Finances en 2019 pour créer un système central national de facturation électronique. Le KSEF permet aux entreprises d'émettre, de recevoir et de gérer leurs factures de manière électronique, tout en assurant leur archivage pendant 10 ans.

Cette nouvelle réglementation nécessite l'utilisation d'un format de données structuré spécifique, basée sur le format XML, afin d’émettre et de soumettre les factures électroniques au système national KSeF (Krajowy System e-Faktur) pour approbation. Les entreprises qui ne se conformeront pas à ces exigences en matière de facturation électronique s'exposeront à des amendes.

La mise en œuvre de ce nouveau système nécessite des mises à jour des logiciels de comptabilité et de facturation et des ERPs utilisés en Pologne, ainsi qu'une transition du format PDF, voire dans bien des cas encore papier, au format électronique de données structuré retenu par le système polonais.

Le système KSeF sera par ailleurs connecté au mécanisme de contrôle fiscal CTC (Centrale Teczki Cyfrowe), qui transmettra les données des transactions en temps réel à l'administration fiscale. Toutes les transactions soumises à la TVA devront être soumises au CTC.

 

Les objectifs affichés de la réforme de la facturation électronique en Pologne

La mise en place de la facturation électronique en Pologne vise à atteindre plusieurs objectifs importants :

  • Outre les avantages liés à la conformité aux réglementations, cette transition devrait contribuer à renforcer le contrôle fiscal en réduisant le niveau de fraudes à la TVA ;
  • Elle devrait également améliorer l'efficacité globale du processus de facturation en permettant un accès plus rapide aux documents ;
  • L’objectif est aussi de permettre de renforcer la sécurité des transactions commerciales grâce à la standardisation des factures ;
  • Enfin, elle devrait aider à augmenter les revenus de l'État en améliorant la collecte de la TVA.

 

En conclusion, la mise en place de la facturation électronique en Pologne témoigne de l'engagement du pays à suivre les évolutions technologiques et juridiques dans le domaine financier et fiscal. Ce processus s'inscrit pleinement dans une tendance globale observée à l'échelle européenne et mondiale.

Les entreprises polonaises ont été encouragées à se préparer depuis plusieurs mois en se familiarisant avec les exigences techniques de la facturation électronique et en mettant à jour leurs systèmes informatiques de gestion.

 

Quelques sources d’information sur la facturation électronique en Pologne pour en savoir plus (sources d’éditeurs) :

https://marketing.edicomgroup.com/INT/whitepaper-1705en_einvoicing-Poland.pdf?utm_campaign=post-pl-en&utm_medium=email&utm_source=NewsEDICOM&utm_content=webinar_facturaB2B_materiales_EN

https://www.tecalliance.net/fr/poland-introduces-electronic-invoicing-mandate-as-of-1st-july-2024-choosing-a-compliant-provider/

https://blog.symtrax.com/fr/lavenir-prometteur-de-la-facture-electronique-en-europe/

https://www.pagero.com/fr/service-conformite/facturation-electronique-ksef-en-pologne

 

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