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Séparation des flux factures simples, factures de travaux

Pour anticiper l’arrivée du Portail Public de Facturation, une évolution a été mise en place pour permettre aux fournisseurs de déposer des flux dédiés aux factures de travaux en EDI, API ou portail.

3 formats de flux seront proposés :

  • FSO1130A : UBL invoice structuré
  • FSO1131A : UBL invoice minimal
  • FSO1137A : Factur-X

 

Ecran des abonnements aux codes interfaces EDI

Le cadre de facturation devra être parmi les suivants : A4, A5, A6, A7, A8, A10, A13, A14 ou A22 sinon la facture sera être rejetée.

Cette évolution a été mise en œuvre dans la version V3.7.3 de décembre 2023.

 

Vous pouvez changer l’adresse de contact mais pas l’adresse de connexion sur Chorus pro

L’un des prérequis pour utiliser le portail de services Chorus Pro est de créer son compte en tant qu’utilisateur et le rattacher à sa structure. Dès les premiers champs du processus de création de compte, vous pouvez vous interroger sur les termes « Adresse de connexion » et « Adresse de contact ».

Ces notions bien que très proches comportent les différences suivantes :

L’adresse de connexion est l'adresse électronique que vous avez renseignée lors de la création de votre compte. C'est votre identifiant, unique et personnel, qui vous identifie en tant qu'utilisateur et vous permet de vous connecter au portail de services Chorus Pro. Elle est également utilisée pour renvoyer les mails de réinitialisation du mot de passe.

A noter qu’une fois créée, l'adresse de connexion est définitive et ne peut être modifiée.

Il est donc conseillé d'utiliser votre adresse électronique professionnelle.

L’adresse de contact est l'adresse électronique par laquelle vous recevrez les notifications, vous permettant d'avoir une information régulière de l'avancement de vos factures et vos demandes d’aides. Par défaut, Chorus Pro renseigne automatiquement l’adresse de contact par l'adresse de connexion, vous pouvez la modifier à tout moment.  A titre d'exemple, vous pouvez utiliser une adresse mail commune à plusieurs utilisateurs afin de partager les informations au sein d'une même structure et/ou d'un même service.

Cette adresse peut être modifier contrairement à l’adresse de connexion.

Enfin pour en savoir plus, nous vous invitons à vous inscrire au webinaire sur la création de compte et le dépôt de facture.

 

DémaTIC – Début de la campagne de remboursement des accises sur les produits énergétiques et les gaz naturels au titre de l’année 2023

Publié le 08/02/2024

Les demandes de remboursement partiel des accises sur les produits énergétiques (ancienne TICPE) et les gaz naturels(ancienne TICGN) pour les achats effectués en 2023 peuvent être déposées sur Chorus Pro depuis le 1er février 2024. Le public éligible à ces remboursements concerne les personnes réalisant des travaux agricoles et forestiers.

Dans le cadre de la demande déposée au titre de l’année 2023, une demande d’avance est par ailleurs proposée pour les achats effectués ou à effectuer en 2024. Le montant de cette avance sera égal à la moitié du montant versé au titre du remboursement partiel relatif aux quantités acquises en 2023. L’avance sera versée à la suite du remboursement octroyé pour les quantités acquises en 2023. Le montant de l’avance sera déduit du remboursement partiel octroyé pour les quantités acquises en 2024.

La demande d’avance pour les quantités acquises en 2024 est indiquée par défaut dans le formulaire de demande de remboursement au titre de l’année 2023 via une coche « Je demande le versement de l’avance au titre des livraisons 2024. Je m’engage à demander le remboursement des livraisons 2024 au plus tard le 31 décembre 2027. ». Si vous ne souhaitez pas demander d’avance pour 2024 lors du dépôt de votre demande au titre de l’année 2023, pensez à décocher cette option sur le formulaire de demande.

Recrudescence de courriels usurpant Chorus Pro

Publié le 08/02/2024

De nombreuses entreprises nous signalent être la cible de courriels les informant que des factures qui les concernent seraient disponibles sur le portail « Chorus Pro ». Ces courriels peuvent reprendre le nom de l'Agence pour l'Informatique Financière de l'Etat (AIFE) et le logo de Chorus Pro.

 

Afin d'identifier un courriel frauduleux, il convient donc de vérifier soigneusement :

  • l’adresse de l'expéditeur, qui doit être une adresse en « .gouv.fr » ;
  • le lien redirigeant vers les factures. Afin d'identifier un lien frauduleux, il faut passer la souris sur le lien, sans cliquer. La véritable adresse URL apparait alors et renvoie, par exemple, vers un site en « .hubside.fr » ou « .zeendoc.com » au lieu de celle de Chorus Pro « chorus-pro.gouv.fr ».

Focus sur les difficultés rencontrées lors d’un dépôt en mode portail d’une facture au format PDF

Certains utilisateurs rencontrent des difficultés lors du dépôt d’une facture PDF sur le portail Chorus Pro. Plusieurs types de signalement ont été transmis au support Chorus Pro parmi lesquels :

  • L’impossibilité de sélectionner un cadre de facturation et de vérifier les données de la facture après import de la facture.
  • L’affichage du message d’information "Le lot de factures a été importé correctement sous le numéro [XXXXXXXXXXX]" après soumission de la facture.

 

Tous ces signalements correspondaient à un dépôt de facture au format PDF/A3 (FACTUR-X) et non au format PDF signé ou non signé (PDF/A1).

 

Pour information, le format détecté par Chorus Pro s’affiche après l’étape d’import de la facture.

Exemple ci-dessous pour une facture au format "PDF/A-3 (Factur-X) :

Si l’utilisateur valide le dépôt de sa facture au format "Factur-X" en cliquant sur le bouton "Continuer", il obtient alors le message "Le lot de factures a été importé correctement" mais cela ne signifie pas que la facture va être remise à son destinataire
En effet, si le format du fichier n’est pas conforme à celui attendu par Chorus Pro, la facture sera rejetée après l’étape d’import sans qu’aucun message d’erreur ne soit affiché.

 

En revanche, il est possible de vérifier dans "Factures émises" ou "Factures de travaux", onglet "Rechercher", que la facture a bien été transmise à son destinataire. Si ce n’est pas le cas, la recherche ne retournera aucun résultat pour la facture concernée.

 

L’onglet "Suivi des flux" permet également de consulter le compte-rendu d’intégration de la facture si le déposant dispose de cet espace (accès depuis la page d’accueil via Raccordements > Suivi des flux).

Si la facture n’est pas trouvée dans "Factures émises" / "Factures de travaux" ou si le compte-rendu d’intégration mentionne des erreurs, il faudra procéder à un nouveau dépôt en veillant au préalable à disposer d’une facture au format classique (PDF ou PDF signé) :

  • Soit en prenant contact avec l’éditeur du logiciel de facturation pour obtenir des factures ayant ce format,
  • Soit en effectuant une modification sur la facture via un éditeur de fichier PDF (Adobe Acrobat Reader par exemple).

 

Pour transformer le fichier "Facture-X" en un fichier "Pdf classique" avec Adobe Acrobat Reader, il convient de dérouler les étapes suivantes :

  • Ouvrir le fichier Pdf,
  • Cliquer sur le bouton "Activer les fonctions de modification" en haut à droite de l'écran,
  • Cliquer sur "OK" dans la fenêtre qui vous demande si vous souhaitez continuer
  • Enregistrer vos modifications.

 

Évolution FACTUR-X : faciliter le traitement des données de facturation

Depuis la version V3.7.3 déployée le 20/12/2023, une pièce jointe "lisible" au format PDF/A-3 (Factur-X) est systématiquement générée lors de la soumission d'une facture.

 

Cette évolution répond au besoin formulé par les entités publiques de disposer d'un format de facture dont les données sont directement exploitables par leur logiciel de traitement d’information.

 

Auparavant, cette pièce jointe était produite exclusivement pour les factures déposées au format XML.

 

Désormais, cette pièce additionnelle au format "Factur-X" est générée pour toutes les demandes de paiement de type Facture ou Facture de travaux, quel que soit le mode de dépôt.

Elle est constituée d’un fichier PDF contenant un fichier XML exploitable par un logiciel de traitement informatique.

Elle est visible dans le bloc des pièces jointes sur le portail, dans le pivot téléchargé (en mode portail ou par API), dans les flux pivot (FEN0036A) diffusés vers les entités publiques raccordées en EDI.

 

Lorsqu’il s’agit d’un dépôt de facture au format Pdf, la pièce additionnelle apparait sous l’appellation « DUPLICATA FACTUR-X » et le nom du fichier associé débute par "PJP00XFAC".

 

 

 

 

Regard sur la Roumanie

Selon les études de la Commission Européenne, la Roumanie est de très loin l’État membre ayant le plus fort taux d’écart TVA de l’Union européenne, très loin devant la France ou même l’Italie, pourtant souvent citée en exemple en matière de facturation électronique pour lutter contre la fraude à la TVA.

Source : « rapport de la Commission Européenne sur l’écart de TVA au sein de l’UE »
https://op.europa.eu/fr/publication-detail/-/publication/782a2855-7221-11ee-9220-01aa75ed71a1/language-fr/format-PDF/source-303764174

 

Rien d’étonnant donc à ce que les autorités fiscales roumaines se soient mobilisées très tôt pour lutter contre cette fraude fiscale massive. L’une des principales mesures mises en œuvre pour cela, comme dans beaucoup d’autres pays, est l’obligation progressive de la facture électronique obligatoire.

La facturation électronique a ainsi d’abord été rendue obligatoire, comme en France, pour les transactions entre les entreprises et la sphère publique (facturation électronique dite « B2G »), depuis le 1er juillet 2022. La loi précise que toutes les transactions des marchés publics roumains doivent désormais être facturées via la plateforme nationale de facturation électronique baptisée « RO e-FACTURA », au format UBL 2.1 ou CII XML, plateforme mise en place à partir de novembre 2021.

 

Différence notable avec la France, une ordonnance gouvernementale roumaine datée de décembre 2021, avait également introduit l’obligation d’émettre des factures électroniques à compter du 1er juillet 2022 pour les entreprises qui commercialisent certains types de produits considérés à « haut risque d’évasion fiscale » (produits minéraux, textiles, fruits et légumes, alcools, etc).

 

Comme en France, la seconde étape de l’obligation de facturation électronique concerne toutes les factures interentreprises (B2B) avec un calendrier en deux phases :

  • Depuis le 1er janvier et jusqu’au 30 juin 2024 (avec une période de tolérance de 3 mois sous risque d’amende de 100 à 2000 Euros), les entreprises roumaines ont l’obligation de déclarer (en XML) les factures transmises dans les 5 jours suivant leur émission ;
  • A partir du 1er juillet 2024 elles seront obligées d’envoyer leurs factures sous forme électronique à la plateforme publique e-FACTURA. Les factures papier ne seront alors plus acceptées pour la conformité fiscale. A noter que le non-respect de la date limite entraînera là aussi des pénalités.

 

Le modèle roumain est donc ainsi le troisième modèle de plateforme de facturation électronique totalement centralisé à être mis en place en Europe, après l’Italie et la Pologne.

 

Sources :

Commission Européenne
(
https://ec.europa.eu/digital-building-blocks/sites/display/DIGITAL/eInvoicing+in+Romania)

Symtrax, Generix, ICD et EDICOM

Mémoires de frais de justice : revalorisation des frais de repas et de nuitée

L’arrêté du 20/09/2023 (NOR : TFPF2323366A) revalorise les indemnités de séjour. En conséquence, pour toutes les missions réalisées depuis le 22/09/2023, les indemnités sont les suivantes :

  • Indemnité de repas: 20€ (au lieu de 17,50€) – 2864F CFP pour la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna
  • Indemnité de nuitée : 90€/120€/140€ suivant les villes (au lieu de 70€/90€/110€).

Le bordereau des frais divers disponible en cliquant sur « Détail des frais divers » lors de la création d’un mémoire de frais de justice a été actualisé. Ce nouveau bordereau est également accessible sur cette page : Bordereau des frais de déplacement et d’affranchissement – Communauté Chorus Pro

Le chiffre du mois : 114 000 demandes de remboursement TICPE traitées

 

Les professionnels exerçant des activités agricoles éligibles peuvent demander le remboursement partiel de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) sur Chorus Pro. Pour ce faire, les entreprises doivent déclarer l'ensemble de leurs consommations pour une année en une seule demande.

Depuis le 1er janvier 2023, ces demandes de remboursements peuvent être déposées au titre des consommations de l'année 2022.

Au début du mois d'octobre 2023, soit neuf mois après le début de la campagne de remboursement au titre de l'année 2022, environ 114 000 demandes de remboursement TICPE ont été traitées. Ce chiffre représente près du tiers des 389 000 exploitations agricoles françaises (recensement INSEE 2020), lesquelles constituent le principal public éligible à ce dispositif.

Pour rappel, pour les exploitants agricoles ayant bénéficié en 2022 du versement d'avances, il convient de déposer une demande de remboursement d'ici le 31 décembre 2023.

 

Congrès de l'Ordre des experts-comptables

 

Le 78ème congrès de l’ordre des experts comptables s’est tenu du 27 au 29 septembre 2023 à Montpellier. Durant ces 3 jours, plus de 7 000 experts comptables furent présents et purent assister à 35 ateliers, 114 conférences ou bien visiter l’exposition qui réunissait 283 partenaires exposants, dont de nombreux éditeurs et opérateurs de dématérialisation, candidats PDP.

Le thème de cette année était « de la facture électronique à la data, le début d’une nouvelle ère », thème décliné en 3 pôles :

  1. Vers la facturation électronique et au-delà ;
  2. La data dans tous ses états ;
  3. Stratégies pour une nouvelle ère.

 

La DGFiP et l’AIFE ont été invitées à participer au premier pôle à travers une présence durant les 3 jours de congrès sur le stand « E-fac center » qui présentait les outils de l’Ordre des experts-comptables dédiés à la facture électronique (guides et outils d’aide à la mise en œuvre, fiches pratiques…). Des présentations de la réforme et des usages de la facture électronique, avec 2 présentations en groupe par journée, y furent organisées.

Cette présence de l’AIFE et de la DGFiP fut l’occasion d’échanger directement avec de très nombreux experts-comptables, qui venaient se renseigner sur le stand dans l’objectif de relayer cette information à leurs clients. Ce fut l’occasion de vérifier que le niveau de préparation de la profession pouvait être très divers :

  • Certains avaient déjà engagés leurs clients dans une démarche d’information et étaient plutôt dans une démarche de garder leurs clients motivés pour s’engager dans la réforme au regard du décalage de calendrier ;
  • D’autres professionnels se tenaient simplement informés, mais n’avaient rien encore engagé avec leurs clients, pensant « avoir le temps » de se préparer.

Des questions furent également posées sur les cas d’usages ou plus spécifiquement sur le futur portail public de facturation.

Ce salon, avec la présence de l’AIFE et de la DGFiP, a été l’occasion de rappeler que le décalage de la mise en œuvre de l’obligation de facturation électronique interentreprises devait permettre à tous de se préparer dans les meilleures conditions et que les experts-comptables, comme tous les acteurs concernés, devaient rester mobilisés pour accompagner les entreprises dans cette réforme.

Le saviez-vous ? Chorus Portail Pro - Mémoires de frais de justice et demandes de remboursement TICPE

 

Les factures électroniques représentent la plus grande partie du volume des documents transmis par le portail de services Chorus Pro.

Néanmoins, le portail est également le point d’entrée pour le dépôt :

  • Des mémoires de frais de justice, à partir desquels les prestataires de justice demandent le paiement des prestations réalisées pour le compte du Ministère de la Justice ;
  • Des demandes de remboursement partiel de la taxe intérieure de consommation des produits énergétiques (TICPE), auquel peuvent prétendre les entreprises effectuant des travaux agricoles éligibles.

 

Chorus Portail Pro a été le premier portail permettant le dépôt de ces documents par voie dématérialisée et leur réception par les services instructeurs des mémoires/demandes dans l’outil Chorus Formulaires.

Ouvert en avril 2014 pour les mémoires de frais de justice avec un pilote mené auprès de trois cours d’appel, l’usage de l’outil a été généralisé pour l’ensemble des cours d’appel au mois de juin 2015.

Toujours en juin 2015, Chorus Portail Pro ouvre le dépôt des demandes de remboursement pour sept départements, périmètre élargi à vingt départements en mai 2016.

Chorus Portail Pro est retiré de la production en décembre 2017 et ses fonctionnalités intégrées à Chorus Pro qui assure la généralisation du dépôt dématérialisé des demandes de remboursement TICPE à partir du mois de juin 2018.

Pour rappel, Chorus Pro a également repris les fonctionnalités de facturation assurées en premier lieu par le portail Chorus Factures. Pour en savoir plus, cliquez ici : https://communaute.chorus-pro.gouv.fr/chorus-factures-lancetre-de-chorus-pro-deja-10-ans/

Facturation électronique : communauté des Relais

 

Une réunion de la « communauté des Relais » s’est tenu à Bercy le 14 septembre dernier et a rassemblé près de 500 représentants du monde de l’entreprise et candidats à la phase pilote du projet Facturation Électronique pour réaliser un état des lieux du projet, suite au communiqué de presse du 28 juillet 2023 annonçant le report de l’entrée en vigueur de la réforme.

En préambule aux échanges, DGFiP et AIFE ont restitué la composition du panel d’entreprises ayant candidaté à la phase pilote, soit 1 313 entreprises issues de tous les secteurs d’activité et représentant tous les modes d’usage prévus du dispositif de facturation.

Dans la foulée de la présentation du panel pilote, les participants ont pu ensuite librement échanger avec le DGFiP et l’AIFE autour du devenir du projet à très court terme. Dans une optique de transparence, le groupement en charge de la réalisation de la solution a également témoigné de ses travaux en cours.

Le 18 octobre, une réunion s’est tenue spécifiquement avec les chefs d’équipe ayant candidaté au pilote.

Facturation électronique : un nouveau calendrier

Suite au communiqué de presse du 28 juillet 2023 annonçant le report de l’entrée en vigueur de la réforme, un amendement au projet de loi de finances pour 2024 a été déposé pour jeter les bases du nouveau calendrier de déploiement de la facturation électronique et du e-reporting. L’obligation d’émettre des factures électroniques se déploierait à compter :

  • du 1er septembre 2026 pour les grandes entreprises et les entreprises de taille intermédiaire, toutes les entreprises étant tenues de les recevoir à la même date ; ◾
  • du 1er septembre 2027 pour les petites et moyennes entreprises et les micro-entreprises.

Pour en savoir plus : https://www.linkedin.com/posts/direction-g%C3%A9n%C3%A9rale-des-finances-publiques_entreprises-tpe-pme-activity-7120718096205508608-H26T?utm_source=share&utm_medium=member_desktop

 

Nous aurons bien entendu l’occasion de revenir plus en détail sur ce nouveau calendrier dans de prochaines newsletters.

 

Ce sujet est évidemment au cœur des évènements auquel participe l’AIFE comme la dernière réunion de la « communauté des Relais » qui s’est tenue à Bercy le 14 septembre dernier, ou le 78e congrès de l’ordre des experts-comptables, qui s’est tenu du 27 au 29 septembre 2023 à Montpellier et durant lequel l’AIFE et la DGFiP ont été présents pour échanger directement avec de très nombreux experts-comptables sur le sujet, ou bien encore le prochain salon des Maires et des collectivités locales qui se tiendra du 21 au 23 novembre prochain à Paris et pour lequel l’AIFE sera présente sur le stand du Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique.

 

Pour bien comprendre les enjeux et l’articulation de cette importante réforme, il est également très important de la remettre en perspective de réformes similaires, passées, présentes et futures, partout dans le monde, et pas seulement en Europe. Le témoignage de Christiaan Van Der Valk, l'un des experts européens les plus reconnus dans ce domaine est très éclairant sur le sujet.

 

Mais cette newsletter, destinée à tous les utilisateurs actuels de Chorus Pro, est aussi l’occasion de rappeler leur diversité avec notamment deux usages particuliers mis ce mois en exergue :  les mémoires de frais de justice et le remboursement partiel de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques pour les agriculteurs, usages rappelés plus en détail dans cet article.

 

Bonne lecture à toutes et à tous et surtout n’hésitez pas à nous faire vos remarques et vos suggestions sur cette lettre d’information.

L’équipe éditoriale

Témoignage de Christiaan Van Der Valk - VP Strategy and Regulatory, SOVOS

 

AIFE : « Pouvez-vous présenter vos diverses responsabilités en lien avec le sujet de la facturation électronique ? »

Christiaan Van Der Valk : Au sein de Sovos, je suis responsable de la stratégie pour nos solutions dans le domaine de la « tax technology » (technologie fiscale) et ses aspects réglementaires. Sovos est un éditeur de logiciels spécialisé dans la transformation numérique et la conformité de la fiscalité. Nous sommes présents dans de nombreux pays dans le monde et un des leaders de la facturation électronique, notamment en Amérique latine et en Europe. Sovos est candidat PDP en France dans le cadre de l’obligation de facturation électronique interentreprises.

Au-delà de Sovos, j’ai aussi de nombreuses fonctions et responsabilités au sein de diverses organisations. Je fais notamment partie des créateurs - il y a une douzaine d’années - et je suis membre du comité exécutif, de l’association professionnelle européenne EESPA, qui représente les principaux éditeurs et opérateurs de dématérialisation en Europe. EESPA compte actuellement une centaine de membres. J’y suis également président du groupe de travail sur les politiques publiques et la conformité.

Pour en savoir plus : https://www.eespa.eu/work-groups/public-policy-and-compliance

 

AIFE : « La généralisation de la facturation électronique interentreprises a démarré il y a plus de 20 ans en Amérique du Sud, bien avant l’Europe. Aujourd’hui quels sont les grands modèles d’organisation de la généralisation de la facturation électronique dans le monde ? »

Christiaan Van Der Valk : Le sujet est complexe, car la notion même de facturation électronique n’est pas partout la même. Les premiers pays s’étant investis sur le sujet sont en effet les pays d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud. Mais leur préoccupation était uniquement fiscale (ce qu’on appelle dans la réforme en France le e-reporting), mais ils ne sont pas intéressés à l’échange automatisé des factures entre fournisseurs et acheteurs. Donc on ne peut pas réellement parler de facturation électronique, telle qu’on l’entend en Europe, car dans ces pays, les factures continuent majoritairement d’être des pièces jointes échangées par mail, ce qui ne se prête pas facilement à l’automatisation des processus métier ! Qui de plus est, ce qui domine en Amérique latine est le modèle dit « Clearance » qui est non seulement un modèle purement fiscal, mais aussi très interventionniste avec une administration fiscale qui contrôle et même approuve l’envoi des factures en temps réel, avant même que le fournisseur ne puisse l’envoyer à son client.

Si l’on suit la chronologie, le modèle suivant a émergé ensuite en 2014 en Turquie, ce qui est assez peu connu, avec un modèle complètement centralisé, où l’échange de la facture, non impacté par la législation en Amérique du Sud, est réalisé obligatoirement via la plateforme étatique. En Turquie il n’est pas possible d’échanger une facture entre un fournisseur et un client via un opérateur privé. Tout passe obligatoirement par leur plateforme publique de facturation. C’est ce qu’on appelle le modèle en « X » ou modèle centralisé. Et c’est véritablement ce modèle turc qui a ensuite inspiré d’autres pays européens, et en tout premier lieu l’Italie qui a perfectionné ce modèle en étendant leur plateforme initiale de facturation entre entreprises et secteur public (équivalent de l’actuel Chorus Pro français) qui existait précédemment.

Force est de constater que ce modèle totalement centralisé autour d’une plateforme publique, dit en X, reste à ce jour le modèle le plus répandu au sein des pays européens. C’est le cas par exemple de la Pologne ou de la Roumanie.

Ces logiques très étatiques, que ce soit en Amérique du Sud ou dans de nombreux pays européens, s’expliquent très simplement par le fait que le moteur initiateur de ces réformes est l’administration fiscale, dans un contexte et un but premier de lutte contre la fraude à la TVA.

En France, le premier objectif de la réforme de l’obligation de la facturation électronique interentreprises est le même, mais le modèle choisi pour la mettre en œuvre est un peu différent. Il s’agit du modèle dit « en Y », qui est en fait une extension du modèle en X, avec une plateforme publique de facturation (dite PPF), mais aussi, et c’est là qu’est la différence majeure avec le modèle en « X », la possibilité d’envoyer des factures via des opérateurs privés, les fameux PDP (Plateforme de Dématérialisation Partenaire) et non pas uniquement via la PPF.

Dernier modèle issu d’un objectif différent orienté vers les gains économiques de l’automatisation des flux de facturation électronique interentreprises et non vers des objectifs fiscaux, le modèle dit « 4 corners » dont Peppol est l’exemple le plus important. L’approche ici est totalement décentralisée et permet à chacun de se connecter à un opérateur (nommé « point d’accès ») unique de son choix, interconnecté avec les autres opérateurs. Ce modèle est surtout poussé par les pays asiatiques ainsi que dans les pays d’Europe du Nord.

La France se situe clairement entre ces deux modèles (en X et « 4 corners »), partageant à la fois des objectifs fiscaux et économiques.

 

 

AIFE : « Quel est pour vous le modèle idéal, le modèle d’avenir ? »

Christiaan Van Der Valk : Le modèle dit « 5 corners » ! Le modèle « 5 corners » est basé sur le modèle 4 corner (ex principal Peppol), décentralisé auquel on ajoute, puisqu’on a toutes les données pour le faire, le e-reporting auprès de l’administration fiscale par les points d’accès.

 

 

AIFE : « Vous parlez de Peppol comme d’un modèle idéal, pourtant, en dehors sans doute de l’Europe du Nord, Peppol n’a absolument percé à ce jour ? »

Christiaan Van Der Valk : Ces 20 dernières années, la facturation électronique interentreprises s’est principalement développée, sous l’impulsion des administrations fiscales nationales, autour de plateformes étatiques – soit pour du e-reporting avec « clearance », soit allant plus loin en mettant l’administration fiscale au milieu des flux interentreprises. C’est la raison pour laquelle Peppol n’a pas vraiment percé, car ce modèle ne répond pas en premier lieu à l’objectif premier de lutte contre la fraude fiscale. Dans les pays où des modèles en X (comme l’Italie) ou en Y (comme la France), le modèle ne devrait pas en effet changer de façon majeure. C’est trop tard. Mais je pense toutefois que la révolution Peppol en Europe vient juste de commencer certains pays ne voulant pas que chacun des 27 pays gère son propre modèle, sa propre plateforme. La Belgique, l’Allemagne et l’Espagne vont probablement commencer avec un modèle décentralisé suivant ou fortement inspiré par le modèle Peppol. Mais dans la réalité, je pense que l’avenir sera hybride avec Peppol permettant de faire le lien entre les différents modèles, les différentes plateformes de chaque pays, voire au sein d’un pays, par exemple pour faciliter l’interopérabilité entre les PDP (Plateformes de Dématérialisation Partenaire) en France.

 

 

AIFE : « A-t-on des chiffres sur le taux de facturation électronique moyen dans le monde ou en Europe, ainsi que du nombre de factures traitées au total ? »

Christiaan Van Der Valk : Il existe bien entendu des études, des chiffres. Mais la grande difficulté est que d’un pays à l’autre, d’une région du monde, la définition même de la notion de facturation électronique n’est pas du tout la même. Il est donc très compliqué, voire impossible, de donner une vision chiffrée objective. Néanmoins, les études les plus sérieuses, issues principalement du cabinet Billentis, spécialisé dans ce domaine, estiment qu’il y a environ 200 milliards de factures échangées dans le monde par an, dont environ 40 milliards en Europe.

Autre chiffre, moins de 20% des factures échangées en Europe seraient aujourd’hui en format électronique. 80% seraient donc encore des factures papier. Si on enlève les pays nordiques et l’Italie qui sont bien plus avancés ou pour qui la facture électronique est déjà obligatoire, je pense qu’on tombe en dessous de 5% en Europe.

Tous ces chiffres, qui ne sont à prendre que comme des ordres de grandeur, montrent dans tous les cas clairement une chose : sans obligation réglementaire, la facture électronique ne se généralisera pas toute seule, à l’exception de quelques secteurs d’activités sous l’impulsion de grandes entreprises avec leurs fournisseurs.

 

 

AIFE : « Pourriez-vous nous expliquer ce qu’est VIDA dont on entend de plus en plus parler ? C’est quoi, c’est pour quand et cela s’imposera à qui ? »

Christiaan Van Der Valk : VIDA (qui signifie « VAT - c’est-à-dire la TVA en anglais – in the Digital Age ») est un projet de la Commission européenne qui vise à modifier la directive sur la TVA dans le but de la moderniser et de mieux lutter contre la fraude à la TVA. Ce projet de directive a pour but de pousser les états membres à adopter la facturation électronique et le e-reporting, ce qui a déjà été lancé en France dans le cadre de l’obligation de facturation électronique interentreprises.

Il y a deux dates clés à retenir (et qui ne sont pas encore définitives) :

  • 2024 : préparation du projet avec ce que je qualifierai d’une libéralisation de la facturation électronique avec notamment la suppression de l’obligation pour les États membres de demander une dérogation à l’Europe pour la mise en place de la facturation électronique (ce que la France ou l’Italie par exemple ont dû faire) ;
  • 2028 : la date la plus importante, obligation des États membres d’avoir imposé la facture électronique dans toutes les transactions intracommunautaires (entre pays) avec un e-reporting associé vers son État membre. Il est possible que cet objectif soit repoussé à 2030 voire 2032, car rien n’est encore acté. La directive VIDA est encore à l’état de projet et les pays sont encore en pleine négociation.

Par contre, il est à noter que VIDA n’instaurera aucune obligation de facturation électronique interne à un pays de l’Union européenne, la Commission européenne n’en a tout simplement pas le pouvoir de l’imposer. Seules les transactions intracommunautaires seront concernées directement.

 

Mais VIDA introduit d’autres mesures très importantes et même assez radicales avec la définition nouvelle de la notion de facture qui devra être structurée. En d’autres termes, les factures au simple format PDF, qui doivent représenter 80% des factures électroniques aujourd’hui en Europe, ne seront plus reconnues comme un format valable de facture électronique ! Et ce changement va même plus loin, car la définition même d’une facture devrait devenir en 2028 par essence une facture électronique, donc structurée. Les Pays qui souhaiteront continuer à accepter des factures papier ou PDF devront donc légiférer pour les accepter, car la définition de base de la facture, au niveau européen, deviendra par défaut, une facture électronique structurée ! La Commission européenne souhaite donc siffler de fait la fin des factures PDF simple, mais de façon plus radicale la fin aussi des factures papier, du moins dans les échanges interentreprises (B to B) ou avec la sphère publique (B to G), les échanges dits B to C (entre entreprises et particuliers) n’étant pas concernées par cette réforme.

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