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Évènements à venir

L'AIFE sera présente au Salon des Maires et des collectivités locales qui aura lieu du 21 au 23 novembre 2023 Porte de Versailles à Paris. Les participants pourront se rendre au stand du Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. Nos équipes répondront à leurs questions pendant les trois jours de l'évènement, en particulier sur l'impact de la mise en place du Portail public de facturation (PPF) pour les collectivités qui gèrent actuellement les factures de leurs fournisseurs avec Chorus Pro.

 

Notre équipe accompagnement continue de dispenser des formations en ligne à destination des utilisateurs du portail de services pour les entités publiques et privées.

Les thématiques suivantes seront abordées en cette fin d’année 2023 :

  • Lundi 13 novembre à 14h30 : Comment traiter les factures reçues et émettre des factures vers une autre entité publique sur Chorus Pro.
  • Jeudi 16 novembre à 14h30 : Gérer les factures de travaux sur Chorus Pro pour les maîtrises d’ouvrage.
  • Mardi 21 novembre à 14h30 : Répondre à des consultations publiques avec le e-DUME.
  • Mardi 5 décembre à 14h30 : Comment créer mon compte utilisateur et déposer mes factures sur Chorus Pro (entreprises).
  • Jeudi 7 décembre à 10h00 : Comment saisir mon mémoire de frais de justice sur Chorus Pro.
  • Lundi 11 décembre à 14h30 : Gérer les structures et les utilisateurs (pour les entreprises).
  • Mardi 19 décembre à 10h00 : Gérer les factures de travaux sur Chorus Pro pour les fournisseurs.
  • Jeudi 21 décembre à 14h30 : Gérer les factures de travaux sur Chorus Pro pour les maîtrises d’œuvre.

Vous pouvez d’ores et déjà vous inscrire à ces formations sur notre rubrique dédiée sur la Communauté Chorus Pro (dates et inscriptions). Vous pourrez par ailleurs y consulter dès maintenant les enregistrements des webinaires et supports de formation mis à disposition.

 

Les évènements à venir

Les webinaires sur l’utilisation de Chorus Pro (dates et inscriptions

Retrouvez les enregistrements des webinaires au niveau des espaces d'inscription des thématiques.

 

  •  Comment se connecter à Chorus Pro et gérer les paramètres des entités publiques

  05 septembre

  • Comment saisir  mon mémoire de frais de justice via Chorus Pro

05 septembre

  • Comment traiter les factures reçues et émettre des factures vers une autre entité publique sur Chorus Pro

12 septembre

  • Gérer les factures de travaux sur le portail de services Chorus Pro pour les MOA

15 septembre

  • Répondre à des consultations publiques avec le e-DUME

19 septembre

 

78ème congrès de l’ordre des experts-comptables, du 27 au 29 septembre 2023 à Montpellier : un évènement majeur pour la facturation électronique interentreprises, l’un des Trois thèmes du congrès étant « la facturation électronique et au-delà ».

 

La DGFiP et l’AIFE seront présentes les 3 jours de ce congrès afin de répondre à toutes les questions que se posent les experts-comptables, et à travers eux les centaines de milliers d’entreprises qui sont leurs clients.

 

Pour en savoir plus : https://congres.experts-comptables.com/

 

 

Où trouver la documentation pour les prestataires de justice?

Pour toutes les prestations réalisées à compter du 31 décembre 2020, les prestataires de justice disposent d’un délai d’un an à compter de l’achèvement de la mission pour adresser le mémoire de frais de justice à la juridiction compétente via Chorus Pro.

Une documentation est mise à disposition pour vous faciliter ces démarches.

Retrouvez la documentation sur la communauté Chorus Pro de trois façons :

  • En indiquant directement dans votre navigateur l’adresse https://communaute.chorus-pro.gouv.fr/;
  • En cliquant sur le bandeau de gauche sur la page Chorus Pro. Vous serez redirigé vers la documentation spécifique, en lien avec les fonctionnalités qui s’affichent sur le portail de services Chorus Pro ;
  • En cliquant sur le « i » en haut à droite de votre page Chorus Pro lorsque vous êtes sur le point de saisir un mémoire de frais de justice.

 

Une fois sur la communauté, cliquez sur « Factures et demandes de paiement ».

Le bloc « Mémoire de frais de justice » présente les informations utiles au dépôt d’un mémoire. Les liens les plus fréquents sont mis en avant, mais des ressources supplémentaires sont disponibles dans la partie « Voir tous les documents ».

Parmi les liens mis en avant, vous trouverez une introduction sur les prestataires de frais de justice sur Chorus Pro, le mode opératoire pour la saisie et la gestion des mémoires, mais aussi les référentiels des tarifs ainsi qu’une foire aux questions.

Sous un autre format, des webinaires sont proposés tous les mois pour vous expliquer en direct la saisie d’un mémoire de frais de justice. Cliquez sur le lien suivant pour découvrir les prochaines sessions : Comment saisir mon mémoire de frais de justice via le portail de services Chorus Pro.

Récapitulatif des spécifications de la facturation électronique

Facturation électronique : Version 2.3 des spécifications externes

Le 31 janvier dernier, la version 2.2 des spécifications externes détaillant la mise en œuvre de la réforme de la facture électronique et du e-reporting a été mise en ligne. Cette version remplace la version de septembre 2022, version « cristallisée » qui permettait de poser les bases des flux, des formats de facture et des modalités d'échanges, tout en introduisant les 1ers exemples de flux pertinents.

À l'issue de cette diffusion, les travaux se sont poursuivis en interne et avec l’écosystème (éditeurs, entreprises) afin de spécifier davantage la description fonctionnelle de la solution et les formats des flux d’échanges. Des précisions et adaptations ont également pu être apportées au regard des évolutions de la norme (codes et extensions) et des cycles de vie des flux traités par le Portail Public de Facturation (annuaire, e-reporting, e-invoicing). À date, les modalités de traitement de 36 cas d’usages principaux (facture payée par un tiers, gestion des notes de débit, factures mixtes …) couvrant B2B1 et B2G2, ont pu être décrites pour faciliter l’appropriation des échanges et des parcours pour l’ensemble des parties prenantes.

Une version 2.3 des spécifications externes sera publiée fin juillet et prendra en compte toutes ces précisions avec une stabilisation du contenu des flux, de nouveaux exemples de fichiers et les swaggers des principales API. Cette version continuera d’être enrichie et mise à jour après sa diffusion en fonction des évolutions de la norme, des retours de l’écosystème et de la prise en compte de nouveaux cas d’usages (selon avis et arbitrage de la DGFiP).

1 Business-to-business, factures entre assujettis à la TVA en France

2 Business-to-government, factures de fournisseurs privés à destination de la sphère publique française

 

La Pologne introduit la facturation électronique à partir du 1er juillet 2024

Transition vers la facturation électronique en Pologne

En Pologne, à partir du 1er juillet 2024, toutes les transactions interentreprises (B2B) dans le pays devront passer par la facturation électronique. Toutes les entreprises assujetties à la TVA sont concernées. Cette décision s'inscrit dans une tendance mondiale et un cadre réglementaire européen visant à moderniser les processus de facturation, à l’instar de pays tels que l’Italie, le Luxembourg (lien sur article précédent), le Mexique (lien sur article précédent) ou bien sûr la France.

 

Un calendrier plusieurs fois bousculé

En 2005, le ministère des Finances a émis une ordonnance établissant les règles et les procédures pour la création et la réception de documents officiels. Cette ordonnance a subi plusieurs modifications au fil du temps, notamment en 2013, afin d'introduire la notion de signature électronique qualifiée, et en 2016, pour harmoniser les réglementations polonaises avec la directive européenne.

Lors du premier projet de loi, une mise en œuvre de l’obligation de la facturation électronique B2B était envisagée et devait entrer en vigueur au mois de janvier 2023.

 

Un premier retard a été communiqué, pour indiquer une échéance finalement au mois d’avril 2023.

 

Puis, second retard annoncé en février 2022 par le ministre des finances polonais, l’échéance est passée alors à janvier 2024, puis finalement à Juillet 2024, soit 18 mois plus tard que prévu initialement.

 

Ces retards étaient dus à la fois à l’attente de l’approbation de l’Union européenne (dans le cadre de la dérogation à différents articles de la directive européenne afin de pouvoir rendre obligatoire la facturation électronique), et à des décisions strictement internes à la Pologne. Suite à diverses consultations des principaux acteurs concernés, des ajustements ont ainsi été apportés au calendrier et à la mise en œuvre du projet.

 

A noter qu’une phase de facturation électronique volontaire, avec le consentement requis du destinataire est en œuvre en Pologne depuis janvier 2022 (après 3 mois de phase de test entre octobre et décembre 2021), afin de permettre aux entreprises volontaires de se préparer à l’arrivée de l’obligation et notamment à l’abandon du format PDF.

 

La plateforme publique nationale de facturation électronique obligatoire, la KSeF (Krajowy Système Faktur)

La plateforme publique KSeF, opérationnelle depuis le 1er janvier 2022 (mais non obligatoire à ce jour) joue un rôle central dans cette transition. Elle a été lancée par le ministère des Finances en 2019 pour créer un système central national de facturation électronique. Le KSEF permet aux entreprises d'émettre, de recevoir et de gérer leurs factures de manière électronique, tout en assurant leur archivage pendant 10 ans.

Cette nouvelle réglementation nécessite l'utilisation d'un format de données structuré spécifique, basée sur le format XML, afin d’émettre et de soumettre les factures électroniques au système national KSeF (Krajowy System e-Faktur) pour approbation. Les entreprises qui ne se conformeront pas à ces exigences en matière de facturation électronique s'exposeront à des amendes.

La mise en œuvre de ce nouveau système nécessite des mises à jour des logiciels de comptabilité et de facturation et des ERPs utilisés en Pologne, ainsi qu'une transition du format PDF, voire dans bien des cas encore papier, au format électronique de données structuré retenu par le système polonais.

Le système KSeF sera par ailleurs connecté au mécanisme de contrôle fiscal CTC (Centrale Teczki Cyfrowe), qui transmettra les données des transactions en temps réel à l'administration fiscale. Toutes les transactions soumises à la TVA devront être soumises au CTC.

 

Les objectifs affichés de la réforme de la facturation électronique en Pologne

La mise en place de la facturation électronique en Pologne vise à atteindre plusieurs objectifs importants :

  • Outre les avantages liés à la conformité aux réglementations, cette transition devrait contribuer à renforcer le contrôle fiscal en réduisant le niveau de fraudes à la TVA ;
  • Elle devrait également améliorer l'efficacité globale du processus de facturation en permettant un accès plus rapide aux documents ;
  • L’objectif est aussi de permettre de renforcer la sécurité des transactions commerciales grâce à la standardisation des factures ;
  • Enfin, elle devrait aider à augmenter les revenus de l'État en améliorant la collecte de la TVA.

 

En conclusion, la mise en place de la facturation électronique en Pologne témoigne de l'engagement du pays à suivre les évolutions technologiques et juridiques dans le domaine financier et fiscal. Ce processus s'inscrit pleinement dans une tendance globale observée à l'échelle européenne et mondiale.

Les entreprises polonaises ont été encouragées à se préparer depuis plusieurs mois en se familiarisant avec les exigences techniques de la facturation électronique et en mettant à jour leurs systèmes informatiques de gestion.

 

Quelques sources d’information sur la facturation électronique en Pologne pour en savoir plus (sources d’éditeurs) :

https://marketing.edicomgroup.com/INT/whitepaper-1705en_einvoicing-Poland.pdf?utm_campaign=post-pl-en&utm_medium=email&utm_source=NewsEDICOM&utm_content=webinar_facturaB2B_materiales_EN

https://www.tecalliance.net/fr/poland-introduces-electronic-invoicing-mandate-as-of-1st-july-2024-choosing-a-compliant-provider/

https://blog.symtrax.com/fr/lavenir-prometteur-de-la-facture-electronique-en-europe/

https://www.pagero.com/fr/service-conformite/facturation-electronique-ksef-en-pologne

 

Bonnes vacances à toutes et à tous !

En ce début de période estivale, c’est l’occasion idéale pour effectuer un petit voyage dans le temps, plus de 10 ans en arrière, avec le portail Chorus Factures, l’ancêtre de Chorus Pro, qui a véritablement marqué le début du développement de l’obligation de facturation électronique en France. Beaucoup l’ont oublié ou ne le connaissent pas. (Chorus factures, l'ancêtre de Chorus Pro)

Retour dans le présent avec toujours de nombreux conseils pratiques, marque de fabrique de cette lettre d’information. Dans ce numéro, vous trouverez ainsi la bonne manière de changer votre adresse postale dans le portail de services Chorus Pro (changement d'adresse postale), un rappel, toujours très utile, de la façon de trouver la documentation pour les prestataires de Justice (documentation pour les prestataires) , ou bien les chaînes vidéo qui permettent de revoir les enregistrements des webinaires dispensés par l’AIFE depuis 2017 pour faciliter la prise en main de Chorus Pro. (changement de format  des webinaires).

Dans le présent toujours, notre témoignage du mois avec Marc Damane de Symtrax  qui nous partage son regard d’expert sur le développement de la facturation électronique en France, à replacer dans le contexte de la maturité numérique des entreprises. (Interview Marc Damane)

Dans le futur enfin, petite projection habituelle sur les évènements à venir, et notamment les prochains webinaires Chorus Pro mais aussi sur le e-DUME  (évènements à venir) ainsi que notre désormais traditionnelle rubrique internationale qui nous fait ce mois-ci voyager jusqu’en Pologne. (La facturation électronique en Pologne).

Au nom de toute l'équipe éditoriale, nous vous souhaitons un bel été rempli de moments de joie et de découvertes. Que cette période vous permette de vous recharger en énergie positive pour les défis à venir.

 

L’équipe éditoriale

 

 

 

 

 

 

 

 

Vous êtes un particulier. Comment changer votre adresse postale sur le portail Chorus Pro ?

Le portail Chorus Pro permet de s’identifier en tant que particulier à défaut de posséder un numéro SIRET. Cette possibilité concerne notamment les déposants de mémoires de frais de justice.

Si vous êtes identifié en tant que particulier dans Chorus Pro et que vous changez d’adresse postale, vous devrez la mettre à jour sur le portail. Comment faire ?

Pour modifier les informations de votre structure, accédez au domaine « Organisation » puis à l’application « Structures ». Dans l’application « Gérer une structure », sélectionnez le type de demande « Modifier une structure » puis la structure pour laquelle vous souhaitez mettre à jour l’adresse. Vous aurez alors accès au bloc « Adresse postale » où vous pourrez modifier vos informations.

Une fois vos informations à jour rentrées, pensez à confirmer vos modifications depuis le bouton « Soumettre » en bas de page pour qu’elles soient enregistrées sur votre structure. »

Témoignage de Marc Damane Expert en digital chez SYMTRAX

AIFE : pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Marc Damane : « Dès la fin de mes études d’ingénieur à Polytech Paris-Saclay il y a 25 ans, j’ai travaillé pour le secteur du numérique, d’abord quelques années dans le broadcasting et la radio IP, puis, depuis 2005, pour la société Symtrax pour laquelle je travaille encore aujourd’hui. Symtrax est un éditeur de logiciels français, basé à Nîmes, présent à l’international dans 8 pays, et dont le métier principal est d’accompagner les entreprises dans leur transformation numérique. Au départ, il y a plus de 30 ans, nous nous sommes spécialisés dans l'automatisation de la création aux formats numériques (principalement PDF) et la diffusion des documents sortants issus des systèmes IBM AS/400 et SAP, afin de simplifier et d'accélérer les processus documentaires. Notre savoir-faire consistait principalement  à dématérialiser les flux d'impressions en simplifiant la création graphique (ajout de code-barre, logos, insertion de messages marketing...) tout en permettant une intégration fluide dans les applications Microsoft Office (Word, Excel…). Peu à peu, notre intérêt grandissant pour un document essentiel aux entreprises, les factures, noua a conduit à élargir notre offre en proposant d'autres formats numériques tels que PDF/A, XML, ou encore l’EDI.

 

 

AIFE : ces 5 dernières années, vous vous êtes beaucoup investi sur Chorus Pro dont vous êtes devenu l’un des experts. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi et quelles sont aujourd’hui toutes vos activités autour de Chorus Pro ?

Marc Damane : « Depuis 2016 je me suis en effet beaucoup focalisé sur la facturation électronique afin d’avoir une expertise plus poussée dans ce domaine. C’est pourquoi nous avons regardé de très près ce que faisait l’AIFE avec Chorus Pro et avons beaucoup travaillé en interne afin de bien maîtriser les échanges que nous demandaient nos clients avec le portail public Chorus Pro.

Au fil du temps, je suis devenu référent sur la facturation électronique au sein de Symtrax ce qui m’a permis de participer à de nombreuses instances et initiatives diverses : travaux du FNFE (Forum National de la Facture électronique), participation active au club Chorus Pro lancé par l’AIFE, dont je suis l’un des coanimateurs du collège éditeurs et dont j’ai été l’un des représentants au cours du dernier IPM (Instance de Pilotage Mutualisé) l’an dernier. J’interviens aussi régulièrement, à travers des formations ou des présentations, au sein de chambres de commerce et d’industrie afin d’apporter auprès de PME et de TPE l’expérience et l’expertise que j’ai pu accumuler sur la facturation électronique et tout particulièrement sur Chorus Pro. Cela était très important pour nous, pour moi, d’être actif, d’être force de proposition sur tous ces sujets et pas seulement de bien les maîtriser. C’est notamment l’opportunité que nous a donné l’AIFE à travers son initiative du club utilisateurs Chorus Pro. »

 

 

AIFE : justement, fort de votre expertise de terrain et votre recul sur le sujet, quel est aujourd’hui votre regard, votre bilan de Chorus Pro, qui fonctionne pleinement depuis plus de 3 ans aujourd’hui ?

Marc Damane : « Je dirais que la méfiance est toujours là, pour ceux qui découvrent le sujet. Et tant que la facturation électronique interentreprises ne sera pas généralisée, il y aura toujours de nouveaux utilisateurs de Chorus Pro qui découvrent le portail et la facturation électronique. Mais aujourd’hui, je côtoie aussi des entreprises qui sont utilisatrices de Chorus Pro depuis plusieurs années désormais, et qui m’expliquent textuellement que « Chorus Pro leur a changé la vie » ! En positif évidemment, avec une accélération et une fiabilisation des processus de facturation auprès de leurs clients publics. Je vois beaucoup de TPE et de PME, utilisatrices aguerries de Chorus Pro, qui ont « digéré » ce qu’ils avaient au départ perçu avec méfiance, de par notamment l’obligation qui leur était imposée de passer par Chorus Pro. Ils ont surtout vu concrètement les avantages réels que leur procure le système. En résumé, beaucoup d’entreprises qui prenaient au départ Chorus Pro comme un fardeau en voit les bénéfices réels aujourd’hui pour eux. »

 

 

AIFE : et demain, avec l’arrivée de la facturation électronique interentreprises, quel est votre regard ?

Marc Damane : « Je pense qu’il faut vraiment capitaliser sur le retour d’expérience de Chorus Pro et les atouts qu’apporte la facturation électronique et qu’a parfaitement démontré Chorus Pro, afin que les entreprises ne voient pas cela une nouvelle fois comme un fardeau qui leur est imposé, mais bien comme une opportunité qui va améliorer leur vie. Le risque, pour les TPE surtout, est qu’elles subissent la facturation électronique comme une contrainte qui leur est imposée, et par manque d’implication en amont, n’en voient pas assez rapidement les bénéfices qu’elles vont pouvoir en tirer au final.

On a d’ailleurs déjà vu ce phénomène d’accélération de la maturité numérique des entreprises avec la crise sanitaire du covid qui a aussi eu cet impact. Aujourd’hui, après cette crise sanitaire, les entreprises sont tout de même moins méfiantes vis-à-vis du numérique qu’elles ne l’étaient en 2017 au démarrage de Chorus Pro. Et cela doit tout de même quelque peu rassurant. »

AIFE : Symtrax a fait le choix, dans le cadre de la facturation électronique interentreprises de rester opérateur de dématérialisation (OD) et de ne pas candidater en tant que PDP (Plateforme de dématérialisation Partenaire). Pourquoi ? Comment pourra se positionner un OD entre la PPF, la plateforme publique de facturation, et les PDP ?

Marc Damane : « Tout d'abord, il est important de souligner qu'à ce jour, seuls les opérateurs de dématérialisation  existent, parmi lesquels certains choisiront de candidater pour proposer des services en tant que PDP. Ensuite, il est essentiel de  préciser que le passage par une PDP n'est en aucun cas obligatoire dans le cadre de la prochaine réforme. Une entreprise pourra donc tout à fait se connecter directement au futur Portail Public de Facturation (PPF) ou passer par un opérateur de dématérialisation (OD) qui lui proposera un raccordement automatique au PPF en réception et en émission ainsi que des services à valeur ajoutée. Un enjeu majeur pour les entreprises est de pouvoir anticiper cette réforme, notre ambition est donc d'aider nos clients dans leur préparation afin de respecter les échéances à venir. Pour répondre aux besoins de nos clients de manière flexible et adaptée, notre positionnement est très clair, nous continuerons à proposer notre offre de service en tant qu'opérateur de dématérialisation (OD).

Il est  à noter que Syntrax souhaite se réserver le droit de candidater auprès de l'administration en tant que PDP, sans pour  autant se précipiter et tout en veillant à ne pas compromettre notre cœur de métier qui est celui d'accompagner les entreprises dans leur transformation numérique.

L’essentiel au final est surtout que chaque entreprise puisse avoir la liberté de choisir le schéma qui lui convient. Dans certains cas ce schéma l’entraînera à faire appel aux services d’une PDP, mais dans d’autres cas le recours à un OD sera amplement suffisant. Tout dépend du schéma d’organisation et de services que souhaite mettre en place l’entreprise.

Au final l’ensemble des acteurs, opérateurs de dématérialisation comme PDP, devront tous interopérer, et seront donc en coopétition, à la fois concurrents et partenaire selon les cas. Cette réforme de la facturation électronique va obliger tous les acteurs à travailler dans cette logique de coopétition ce qui est sain pour le marché et les clients.

Changement du format des webinaires et enregistrements disponibles sur la communauté

 Les webinaires Chorus Pro désormais disponibles sur Dailymotion et Youtube

Besoin de vous former sur Chorus Pro ? L’AIFE dispense depuis 2017 des webinaires pour faciliter votre prise en main de l’outil.

Depuis le mois d’avril 2022, nous mettons à disposition les enregistrements de ces webinaires sur nos chaînes Dailymotion et Youtube, ce pour vous donner la possibilité de visionner leur contenu à tout moment.

Vous préférez un format plus interactif ? Nous continuons à assurer nos webinaires chaque mois avec un de nos experts pour répondre à vos questions. Retrouvez le programme et inscrivez-vous à nos formations en ligne sur le site Communauté Chorus Pro.

 

CHORUS FACTURES, L’ANCÊTRE DE CHORUS PRO – Déjà 10 ans

Le point de départ de la facturation électronique en France remonte à des dizaines d’années, à travers des initiatives privées sectorielles entre de grandes entreprises et leurs fournisseurs, essentiellement autour d’échange EDI : automobile, aéronautique, grande distribution, etc.

 

Mais le point de départ de l’intérêt des pouvoirs publics français  pour le sujet, qui débouche aujourd’hui sur la mise en œuvre de l’obligation de facturation électronique interentreprises, est la Loi de Modernisation de l’Economie (LME) du 4 août 2008. Cette loi prévoyait en effet que l’État puisse recevoir au 1er janvier 2012 des factures électroniques de ses fournisseurs.

 

Janvier 2012 : le lancement de Chorus Factures

 

C’est pour répondre à cette obligation légale que l’AIFE s’est vue confier le développement d’une première plateforme publique de facturation électronique et a lancé en janvier 2012 la plateforme baptisée « Chorus Factures ». Avec plus de 4 millions de factures traitées par an pour l’ensemble de ses ministères, l’État s’était ainsi engagé dans une démarche de simplification et d’optimisation de ses relations avec ses fournisseurs.

 

Chorus Factures a permis dès 2012  aux fournisseurs de l'État de dématérialiser leurs factures par deux modes de transmission. Pour les fournisseurs les plus importants en nombre de factures, les factures étaient transmises en EDI directement par les fournisseurs au portail, ou via un opérateur tiers de dématérialisation préalablement raccordé à Chorus Factures.

 

Pour les autres fournisseurs, les factures étaient saisies au travers d’un portail internet, Chorus Factures. Une fois la facture transmise, un fournisseur pouvait alors suivre son traitement et sa mise en paiement.


Portail Chorus factures – source rapport d’activité AIFE 2012

 

À côté de la plateforme Chorus Factures, un processus de numérisation des factures de l’État a été initié avec en toile de fond la volonté d’unifier le processus de traitement des demandes de paiement (DP) par les services, en ne présentant que des DP issues d’un processus dématérialisé dans le cadre de la commande publique. Mais le processus n’avait pas vocation à perdurer. Il était transitoire pour atteindre la « non matérialisation » des factures selon les 2 modes précédemment décrits. C’est d’ailleurs pourquoi l’AIFE a choisi de recourir à un prestataire de numérisation plutôt que de développer en interne une plateforme de numérisation.

 

L’ordonnance du 26 juin 2014 : la suite logique de Chorus Factures

Suite au comité interministériel pour la modernisation de l’action publique (CIMAP) du 17 juillet 2013, qui avait précisé les mesures de simplification en faveur des entreprises, l’Assemblée Nationale a adopté en deuxième lecture, le 19 décembre 2013, le projet de loi d’habilitation dit « PLH ». L’article 1-2 de ce « PLH » autorisait le gouvernement à prendre par ordonnances toute mesure relevant du domaine de la loi afin « de permettre le développement de la facturation électronique dans les relations de l’État, des collectivités territoriales et de leurs établissements publics avec leurs fournisseurs, par l’institution d’une obligation, applicable aux contrats en cours, de transmission dématérialisée des factures entrant en vigueur de façon progressive pour tenir compte de la taille des entreprises concernées et de leur capacité à remplir cette obligation ».

L’article 22 donnait alors un délai de six mois au gouvernement pour publier l’ordonnance relative à cette loi qui a finalement été signée le 26 juin 2014, et publiée au Journal Officiel le 27 juin 2014.

Cette mesure a fait l’objet d’une large concertation préalable, avec toutes les parties prenantes, organisée et animée par l’AIFE fin 2013 et début 2014. Plusieurs réunions de concertation se sont ainsi tenues en amont de la publication de l’ordonnance avec les organismes représentatifs des entreprises de même qu’avec les représentants des collectivités territoriales et des établissements publics nationaux.

Les entreprises concernées par l’ordonnance du 26 juin 2014 étaient toutes celles assujetties à la taxe sur la valeur ajoutée, indépendamment de leur statut juridique, titulaires individuels ou en groupement, ou en sous-traitance de contrats avec l’État, les collectivités territoriales et leurs établissements publics respectifs.


Source : rapport activité AIFE 2014

 

L’obligation d’émettre avait pour corollaire l’obligation pour l’État, les collectivités territoriales et leurs établissements publics respectifs de recevoir les factures électroniques émises par leurs fournisseurs.

Ce bouleversement s’est déroulé graduellement, la concertation ayant permis de déterminer un calendrier progressif d’application de l’obligation du 1er janvier 2017 au 1er janvier 2020, l’ordonnance du 26 juin 2014 le définissant très précisément :

 

 

 Source : rapport activité AIFE 2014

 

L’idée sous-jacente à tout ceci était très simple : en rendant obligatoire la facturation électronique à destination de l’ensemble de la sphère publique (État, collectivités territoriales, hôpitaux, établissements publics…) de façon progressive en 5 ans, l’effet d’entraînement pour la facturation électronique entre les entreprises devait être déterminant…

… Et c’est exactement ce qui s’est passé avec le « dernier étage de la fusée », l’obligation de facturation électronique interentreprises qui sera prochainement mise en œuvre…

 

 

 

CHIFFRE DU MOIS

 

 

Aujourd’hui, notre infolettre Chorus Pro est envoyée à un peu plus de 300 000 abonnés, utilisateurs entreprises et structures publiques de Chorus Pro.

Avec plus de 40% de taux d’ouverture, taux très supérieur aux moyennes habituelles en la matière, notre newsletter semble donc appréciée de beaucoup d’entre vous et nous vous remercions de votre fidélité.

Toutefois, n’hésitez pas à nous faire part de vos idées et suggestions d’améliorations ou de nouvelles rubriques en nous écrivant à cette adresse : com.aife@finances.gouv.fr

Les événements à venir

Les webinaires sur l’utilisation de Chorus Pro (dates et inscriptions

Retrouvez les enregistrements des webinaires au niveau des espaces d'inscription des thématiques.

 

  •  Comment créer mon compte utilisateur et déposer mes factures sur Chorus Pro

09 mai

  • Gérer les structures et les utilisateurs

16 avril

  • Gérer les factures de travaux sur Chorus Pro pour les Fournisseurs

15 mai

  • Comment saisir mon mémoire de frais de justice via Chorus Pro ?

20 avril

23 mai

  • Gérer les factures de travaux sur Chorus Pro pour les MOE

23 mai

  • Répondre à des consultations publiques avec le e-DUME

21 avril

  • Comment se connecter à Chorus Pro et gérer les paramètres des entités publiques

11 avril

  • Comment traiter les factures reçues et émettre des factures vers une autre entité publique sur Chorus Pro

18 avril

  • Gérer les factures de travaux sur Chorus Pro pour les MOA

06 avril

 

Témoignage Cyrille Sautereau,Président du FNFE

 

Publié le 28/03/2023

AIFE : pouvez-vous nous présenter le FNFE-MPE ?

Cyrille Sautereau : Le Forum National de la Facture Électronique (FNFE) a été créé début 2012 en application de la décision de la Commission européenne de 2010 de créer un forum européen sur la facturation électronique, relayé par des forums nationaux dans chaque État Membre. Deux ans plus tard, la Commission européenne décide de créer un second Forum européen centré sur l’e-procurement public. La France décide toutefois de de ne constituer qu’un seul Forum traitant à la fois des sujets e-procurement et de facture électronique. Le FNFE devient alors le FNFE-MPE (Forum National de la Facture Électronique et des Marchés Publics Électroniques).

 

En 2015 j’en deviens le président et nous nous rapprochons alors du Forum Allemand (FERD) qui développe un concept de facture hybride (ZugFerd) similaire à ce qui se faisait en France. De ces travaux communs émergera le format Factur-X.

 

Pour accompagner le développement de la facturation électronique en France, le FNFE-MPE, qui était jusque-là une structure informelle, sans existence juridique, se constitue alors en association au printemps 2016. Il se veut un lieu d’échange, de partage d’expérience et de bonnes pratiques, d’observation, de normalisation et de concertation ouvert à toutes les parties prenantes : des entreprises utilisatrices, des associations, des ordres ou syndicats professionnels, des prestataires de services ou de solutions, et des services de l’État comme la DGE, la DGFIP ou l’AIFE par exemple.

 

 

AIFE : quelles sont aujourd’hui vos membres et vos missions ?

Aujourd’hui le FNFE a pour mission principale d’accompagner le déploiement de la facture électronique en France, en relation avec les autres forums européens et travaux de normalisation. Il compte aujourd’hui plus de 180 membres, dont une trentaine de groupements sectoriels ou de fédérations professionnelles qui représentent des milliers d’entreprises, des experts et entités de conseil et intégration, et environ 120 offreurs de solutions (éditeurs ou opérateurs).

 

AIFE : et vous-même ?

Cyrille Sautereau : À titre plus personnel, j’ai une expérience très longue de ce sujet, depuis la fin des années 90, avec notamment la création d’un des premiers opérateurs de facturation électronique dans les années 2000 et une implication très tôt dans les travaux européens. J’ai aujourd’hui une activité de conseil sur tout ce qui touche aux processus achat / vente de la commande au règlement, et je continue aussi de soutenir activement différents acteurs de la facturation électronique en France sur les aspects normatifs, d’approche stratégique et de préparation à la réforme en France notamment.

 

 

AIFE : avant d’évoquer le développement de la facturation électronique interentreprises, revenons sur Chorus Pro qui a fini d’être déployé en 2020. Quel est aujourd’hui votre bilan, 3 ans plus tard ?

Cyrille Sautereau : Le bilan de Chorus Pro pour moi est très positif. Tout d’abord sur la méthode, basée sur la concertation, le FNFE ayant été très impliqué sur son déploiement et ayant pu collaborer de manière efficace avec l’AIFE. Autre point fort, l’ampleur de Chorus Pro, même s’il est limité pour l’instant au B2G (facturation avec la sphère publique). L’expérience acquise de Chorus Pro va être très utile pour réussir le déploiement de la facturation électronique B2B (interentreprises) dans ces prochains mois, même s’il existe tout de même un contexte assez différent à la fois dans les usages, dans les normes et messages utilisés et dans le périmètre fonctionnel avec le volet e-reporting. Par ailleurs, je trouve qu’on n’a pas toujours assez conscience en France que l’ampleur du seul déploiement de Chorus Pro, avec 74 millions de factures traitées en 2022, 1 million d’entreprises embarquées, est assez unique en Europe. A titre d’illustration, les pays du Nord de l’Europe, comme le Danemark, la Norvège ou la Suède, où la facturation électronique B2B / B2G est très développée en pourcentage de pénétration, ont un volume de factures électroniques et d’entreprises embarquées tout à fait comparable à ce qui se fait en France sur le seul périmètre B2G (secteur public), de par la taille économique plus petite de leurs pays.

 

 

AIFE : un mot sur la participation du FNFE à la gouvernance de Chorus Pro (IPM) et à la démarche de concertation avec les entreprises dès le début de l’AIFE ?

Cyrille Sautereau : La démarche collaborative de la gouvernance, à travers l’IPM, l’Instance de Pilotage Mutualisé, dont le FNFE est l’un des membres est à saluer, même si je considère qu’elle est encore parfois trop dominée par les besoins des entités publiques et non des entreprises, et même si la situation s’est toutefois améliorée en 2022 lors du dernier IPM avec la présence en plus de l’IPM du club Chorus Pro pour représenter les entreprises.

 

 

AIFE : au-delà de Chorus Pro, quel est le niveau d’usage la facturation électronique entre entreprises en France avant même la mise en œuvre à venir de l’obligation ?

Cyrille Sautereau : Cela fait en effet 30 ans que la facturation électronique existe, principalement intra sectorielle (automobile, aéronautique, grande distribution…), au début sous forme d’EDI (Échange de Données Informatisé) direct, puis, depuis le début des années 2000, à travers des plates-formes de facturation électronique, généralistes ou sectorielles. Il est compliqué de répondre en termes de chiffres précis à cette question. Au niveau européen, on estime toutefois qu’on se situe un peu au-delà de 15% de factures électroniques structurées. La France se situant dans la moyenne européenne, ce chiffre de 15% est une bonne estimation de la situation actuelle. Mais ce chiffre ne peut mécaniquement guerre croître, peut-être à 20 ou 25% maximum, car il est basé exclusivement sur des échanges EDI, qui sont intrinsèquement limités aux flux concentrés souvent appelés par les grandes entreprises qui échangent beaucoup de factures au sein de leur secteur avec leurs fournisseurs. À côté de ceci, la pratique d’une facture électronique au format PDF s’est aussi développée, avec de l’ordre de 25 % des flux, mais une faible intégration et automatisation du fait de l’absence de données fiables et directement exploitables. Il y a aussi une prolifération de Portails acheteurs ou vendeurs qui obligent les entreprises à venir les y chercher ou à les y déposer avec souvent une saisie ou validation manuelles des données de facture permettant un traitement intégré. Seule l’obligation qui impose une façon unique d’échange des factures pour tous pouvait permettre la généralisation de la facturation électronique en France en quelques années et avec un bénéfice partagé et un alignement des pratiques, face aux 30 dernières années qui nous ont amenés à la situation actuelle.

 

 

AIFE : est-ce que cet existant, certes limité à 15 ou 20% des échanges en factures structurées, mais qui représente tout de même plusieurs centaines de millions de factures, est l’une des raisons du choix par la France du fameux modèle en Y (mettre lien sur ancien article l’expliquant) pour la généralisation de la facturation électronique interentreprises ?

Cyrille Sautereau : Nous avons en effet, tant au sein du FNFE qu’avec les grands syndicats patronaux, beaucoup milité pour que la réforme de la facturation électronique n’oblige pas à migrer tout ce qui existe, et fonctionne parfaitement, dans un schéma différent. Ces systèmes sont complexes, sont sensibles, avec beaucoup de données. On voit d’ailleurs qu’en Italie, qui a fait le choix d’un système centralisé avec un format unique de facture, cela conduit à faire coexister des échanges EDI historiques avec des flux réglementaires centralisés, avec les conséquences de désynchronisation entre la gestion opérationnelle et la gestion réglementaire. Le choix de l’administration française de ce modèle en Y est clairement à mes yeux meilleur et plus adapté à la réalité des entreprises. Il est d’ailleurs intéressant de constater que c’est plutôt ce modèle décentralisé dans les échanges de factures qui a été retenu au niveau de l’Union européenne avec le projet de Directive en cours de discussion. Ce modèle en Y a aussi un autre atout essentiel, celui de permettre que l’écosystème qui accompagne ce secteur puisse continuer de se développer, en adressant notamment les spécificités de divers secteurs et écosystèmes. Il doit aussi savoir rester souple et donc permettre à la fois un cœur de données à échanger strict et uniforme tout en laissant une certaine flexibilité pour adresser la richesse d’information que les entreprises ont l’habitude de partager au travers des flux de factures, ce qui est la force du format Factur-X (voir ci-après)

 

 

AIFE : vous être très présent dans les instances européennes, et vous avez donc un regard privilégié sur ce qui se fait ailleurs. Pouvez-vous nous partager votre vision des différentes approches en Europe ?

Cyrille Sautereau : Globalement on peut distinguer 3 approches, en prenant bien soin de distinguer deux axes, celui de la facture électronique, et celui du e-reporting :

  • Les pays qui sont sur des schémas plutôt centralisés comme l’Italie, la Pologne (dont la réforme vient d’être décalée de quelques mois) et la Roumanie ;
  • Les pays qui ont démarré d’abord avec le e-reporting et sont moins avancés sur la facture électronique comme l’Espagne, le Portugal, la Hongrie et l’Allemagne qui y réfléchit également. On peut aussi citer la Grèce qui est un peu particulière, car elle est sur un niveau de e-reporting beaucoup plus fin, qui se rapproche quasiment du FEC (Fichier des écritures comptables) français, mais en quasi-temps réel ;
  • Les pays du nord de l’Europe qui sont dans une culture différente et ne sont pas dans la logique d’une quelconque obligation pour déployer la facture électronique. Ils l’ont développé depuis très longtemps et ils n’en ont pas besoin.

La France a une approche hybride, à la fois décentralisée pour l’organisation des échanges de factures au travers de plateformes immatriculées (les PDP), mais gouvernée de façon centralisée avec le Portail Public de Facturation (Chorus Pro étendu au B2B) qui est aussi une plateforme d’échange, inspirée de ce qui existe au Mexique par exemple, sans oublier l’intégration du périmètre e-reporting en même temps. Tout ceci fait que la France est assez observée en Union européenne, par les pays qui se préparent au même type de réforme et pour l’alignement européen attendu pour 2028.

 

 

AIFE : un mot sur le format Factur-X dont le FNFE est le grand promoteur ? À qui s’adresse-t-il ?

Cyrille Sautereau : Le format Factur-X a été imaginé pour répondre en priorité aux besoins de PME et des TPE, l’EDI leur étant peu adapté et nécessitant des outils assez spécifiques. Factur-X est à la fois adapté aux besoins des PME/TPE et à leur capacité de faire. Ce format hybride est en quelque sorte le meilleur des deux modes : une facture lisible qu’on peut regarder, comme un simple PDF, et des données structurées de facture pour que les ordinateurs puissent les traiter automatiquement. Ce format se développe aujourd’hui considérablement en France, et est au cœur de la réforme. C’est moins le cas en Europe, notamment dans les instances normatives, où beaucoup souhaiteraient qu’on passe directement à un monde de factures structurées complet, ce qui nous semble au FNFE, totalement déconnecté de la réalité des entreprises dans un contexte d’obligation de faire rapidement.

Bien renseigner son numéro de facture

Publié le 28/03/2023

Avec plus de 74 millions de factures reçues par le portail public en 2022, la saisie ou le dépôt d’une facture sur le Portail de services Chorus Pro est l'une des fonctions clés de la plateforme. Le processus de dépôt de facture nécessite la réalisation d’étapes simples mais importantes pour la bonne transmission du document.

Afin de bien déposer votre facture, un élément est indispensable pour la bonne prise en compte de votre fichier : le numéro de facture.

En effet chaque facture déposée sur le Portail de services Chorus Pro, pour un identifiant émetteur donné, doit avoir un numéro unique par année de création. Si un doublon est identifié, le message de rejet suivant apparaîtra : « Vous avez déjà déposé une demande de paiement avec ce numéro de facture pour cette structure ».

Il est également important de rappeler l’impossibilité d’utiliser la date du jour comme numéro de facture (exemple : 20230305). Vous devez impérativement utiliser un numéro différent de ce format-là. Pour cela, vous pouvez utiliser le numéro directement présent sur votre facture ou bien en créer un.

Enfin, dans la continuité des bons usages, nous vous rappelons que l’identifiant unique de la facture, saisie dans le formulaire de dépôt doit se retrouver sur le fichier PDF de la facture. Pour rappel, dans tous les cas, c'est le PDF que vous avez déposé qui tiendra lieu de facture originale. Les données du formulaire qu'il vous est demandé de remplir servent à acheminer votre facture au bon destinataire et à en faciliter le traitement.

En somme, chaque facture doit disposer d’un numéro d’identification unique, afin d’être correctement identifiée par les serveurs de Chorus Pro.

Vous pouvez retrouver l’ensemble des fiches pratiques sur le dépôt de factures sur le site de la communauté Chorus Pro en cliquant ici ou bien vous inscrire au prochain webinaire « Comment créer mon compte utilisateur et déposer mes factures sur le portail de services Chorus Pro (pour les entreprises) » en cliquant ici. Vous pourrez aussi découvrir notre offre complète d’accompagnement disponible sur le site de la Communauté Chorus Pro en cliquant ici.

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